La technologie pour handicapés progresse rapidement

Les jeux paralympiques

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Publié 16/03/2010 par Isabelle Burgun (Agence Science-Presse)

Matt Hallat attend le moment où il pourra prouver que, malgré son amputation au genou à la jambe droite, il est un skieur comme les autres.

Et c’est aux Jeux paralympiques, qui se tiendront dans la foulée des JO, à Vancouver du 12 au 21 mars prochains, qu’il promet de le faire. C’est aussi le moment où seront testées — en conditions réelles — les toutes dernières prothèses sportives à la fine pointe de la technologie.

Et on ne risque pas de les manquer… «La mode est actuellement de tout montrer. S’équiper ainsi coûte très cher et les sportifs sont fiers de leur prothèse», précise Jacinte Bleau, présidente du laboratoire québécois d’orthèses et prothèses Médicus.

Les deux plus grosses compagnies, la scandinave Össur et l’allemande Otto Bock, se disputent d’ailleurs le marché avec des produits étonnants, comme le Flex-Foot Cheetah (Össur). Avec ses deux tiges de fibre de carbone fixées à un talon amortisseur, ce pied pousse les sportifs amputés du fémur et du tibia à recourir.

Une technologie qui s’inspire du Space Foot mis au point au Québec, par un chercheur de l’Université de Montréal. «Pour courir, cela prend un équipement qui permet d’absorber les chocs. Sans cela, l’impact du pied sur le sol, sans genoux, vient résonner dans la hanche», explique la présidente de Médicus.

Copier le corps

Palme en polypropylène pour la main manquante, clip pour tenir le guidon de vélo à la fin du bras, pieds de fibre de carbone, etc. Sous des dehors très technologiques, la prothèse vient prolonger le corps pour qu’il reprenne la pratique sportive.

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Sans imiter le membre manquant, la prothèse devra permettra à son utilisateur de reproduire les mouvements sportifs et les charges appliquées tout en tenant compte du handicap. «Elle s’élabore en fonction de ce qui reste pour mieux utiliser le corps», relève Mme Bleau. Mais l’athlète devra aussi l’apprivoiser pour atteindre de hauts niveaux de performance.

C’est pour cela que l’entreprise québécoise, 50 ans après sa création, a ouvert un magasin destiné aux sportifs, Médicus Sport. On y trouve de l’équipement adapté, mais aussi un suivi sportif. L’athlète peut suivre un programme de «kinorthésie», qui combine la kinésiologie et l’orthèse-prothèse: activités physiques personnalisées, évaluations du geste sportif, de la musculature et de la posture.

Hommes et femmes bioniques

Ski, course, vélo, nage… chaque sport présente différents défis de biomécanique à remplir. Aujourd’hui, le monde de la prothèse sportive s’active surtout à la technologie de pointe: micro-informatique pour des genoux programmables, matériaux composites pour un effet ressort, des pièces d’équipements qui font penser à la série télé L’homme de six millions $.

Et on n’en est pas loin. Médicus a ainsi collaboré à la mise au point du Power Knee, la jambe bionique développée par Vithcom. Cette prothèse motorisée possède des capteurs qui communiquent les informations de la jambe saine à la prothèse. L’objectif est de pouvoir redonner une démarche naturelle en synchronisant les mouvements des deux jambes. Mais, elle n’est pas — encore — disponible pour les athlètes!

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