La sculpture, considérée pourtant comme un art majeur, ne fait pas plus que la tapisserie l’objet fréquent de chroniques artistiques. Les expositions qui tiennent la vedette, les catalogues qui les accompagnent, les livres consacrés aux beaux-arts traitent généralement de la peinture et des artistes qui l’ont illustrée. Une exposition et un superbe livre d’art consacrés à Rodin, un maître sculpteur, offrent donc un grand intérêt pour tout amateur d’art et de culture.
Rodin
Surnommé le «Michel-Ange du XXe siècle», du fait de ses somptueuses créations en marbre, François-Auguste-René Rodin fait l’objet d’une exposition intitulée Rodin, la chair, le marbre, au musée Rodin de Paris, jusqu’au 3 mars 2013. Et pour qui ne peut s’y rendre, un catalogue aux illustrations de toute beauté, très documenté, est disponible.
Rodin est né le 12 novembre 1840, à Paris. En partie à cause d’une forte myopie, ses études sont médiocres. Mais il montre une propension pour l’art et entre en 1854 à l’École Spéciale de Dessin et de Mathématiques. Il y passe trois ans, puis tente d’entrer à l’École des Beaux-Arts où, malgré son talent déjà reconnu, il échoue à l’épreuve sculpture. Il n’est pas traditionnel.
Pour survivre, il travaille dans les ateliers de sculpteurs et décorateurs comme artisan. Il devient praticien statuaire et fait de la mise au point, dégrossit des marbres, des pierres, manie aussi le plâtre pour exécuter des ornements, travaille chez un orfèvre pour réaliser des bijoux. Il vit modestement.
Les débuts
En 1864, Rodin avait rencontré Rose Beuret, une jeune couturière qui deviendra un de ses modèles et sa compagne qu’il épousera à la fin de sa vie, et lui donnera un fils. Il voyage en Italie, Venise, Florence, Rome, Naples et découvre Michel Ange. En France, il visite les cathédrales. En 1877, il expose sa première statue en bronze à Bruxelles puis à Paris, au Salon des Artistes français.