La résistible ascension d’une Potiche

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Publié 24/05/2011 par Lucie Joie

Le dernier film de François Ozon nous balade de clichés en clichés dans une plongée délirante au cœur des années 70 qui raisonnent judicieusement avec l’époque actuelle.

À l’instar de Huit Femmes, Potiche est un film tiré d’une pièce de théâtre de boulevard de Barillet et Grédy. Et François Ozon a opté pour une mise en scène très théâtrale à la manière d’un vieux sitcom mal joué. Mais on se laisse vite prendre par ce style de jeux qui appuie le décor très criard des années 70.

Les acteurs, bien connus du grand public, campent des personnages types qui évoluent tout au long du scénario.

Les ouvriers d’une usine de parapluies du Nord de la France décident de faire grève et séquestrent leur patron, Robert Pujol (Fabrice Luchini). Sa femme (Catherine Deneuve), qu’il prend pour une potiche, se retrouve à la tête de l’entreprise poussée par le communiste Babin (Gérard Depardieu). Elle se révèle être une excellente patronne. Mais tout va se compliquer au retour de son mari parti faire une cure de repos.

L’histoire fait délibérément écho à des faits survenus en France pendant la crise comme la séquestration des patrons et la pression de syndicalistes barbus et pas contents, avec, notamment, un Gérard Depardieu communiste coiffé à la manière de Bernard Thibault. Et le film est truffé de références directes à la politique de Sarkozy, dont un «casse toi pauvre con!» exquisément bien placé.

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Mais le contexte des années 70 est totalement approprié à ces problèmes contemporains et François Ozon semble nous demander si nous ne tournons pas en rond en termes de politique et d’avancées sociales. Car avant de mener d’une main de fer l’entreprise de son mari, Mme Pujol est vue comme une potiche voire comme un des meubles de la grande demeure.

C’est grâce au travail qu’elle s’émancipe jusqu’à se lancer dans la politique. Le réalisateur pose la question de la place de la femme dans nos sociétés actuelles. A-t-elle vraiment évolué?

François Ozon a donc réussi son pari de transférer les problèmes actuels aux années 70, mais l’humour se fait trop rare.

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