La rentrée du Petit Larousse

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Publié 20/09/2011 par Martin Francoeur

C’est presque devenu une tradition. Au cours des dernières années, en revenant de la pause estivale, je renoue avec vous en vous présentant les nouvelles moutures des dictionnaires usuels. Je n’allais certainement pas faire exception cette année et je partagerai quelques-unes des découvertes que j’ai faites en feuilletant le Larousse.


Mais d’abord je vous salue cordialement, fidèles lecteurs. Je remercie ceux qui m’ont écrit au cours de l’été, me posant quelques colles et me suggérant quelques sujets à aborder. J’apprécie cette interaction avec vous.


Revenons à notre Petit Larousse 2012. L’ouvrage, plus séduisant que jamais, nous revient avec son contenu accessible, sa forme conviviale, ses illustrations pertinentes, ses pages roses et sa section des noms propres intégrée à l’ouvrage.


Ce sont là des facteurs qui font de ce dictionnaire un choix privilégié pour bien des familles, des écoliers et des amateurs de langue française.


Je le redis encore: le Larousse est moins riche que le Robert sur le plan linguistique, sur celui des références littéraires et sur les informations étymologiques ou historiques. Les définitions sont brèves, les nuances de sens sont moins nombreuses, les citations sont rares et les éléments étymologiques sont rares.


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Mais le Larousse est toujours plus attrayant, plus concis et plus accessible. Il demeure un grand favori dans bien des bibliothèques.


Une des forces du Larousse demeure la présentation de planches spéciales, sur différents sujets.


Le concept est hautement pertinent et donne un cachet encyclopédique à ce dictionnaire usuel. Par contre, on dirait que les illustrations sont de moins en moins nombreuses et que la mise en page est de plus en plus dense – avec des marges qui ont drôlement rétréci –, ce qui rend la consultation un peu moins agréable.


Par contre, le Petit Larousse est fidèle à sa tradition de renouvellement. L’ouvrage suit les grandes tendances et propose chaque année un arrivage de nouveaux mots, de nouveaux sens dans la section de la langue française, et de nouvelles personnalités dans sa section des noms propres.


L’édition 2012 compte plus de 3000 nouveaux mots, sens ou locutions. Il est toujours intéressant de voir quels sont les mots ou expressions de chez nous qui parviennent à obtenir une reconnaissance par les concepteurs du Petit Larousse.


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On s’étonnera peut-être de constater que ce n’est que cette année qu’apparaît la «lampe torchère» ou «torchère», qui désigne ces lampadaires d’appartement dont le flux lumineux est dirigé vers le haut.


Les amateurs de viande fumée peuvent maintenant manger leur «smoked-meat» en toute légalité. On peut aussi «s’évacher» sans problème ou «s’écarter» si on se perd quelque part.


Les nouveaux mots du Larousse sont souvent reliés à des domaines en constante évolution, comme celui des technologies de l’information ou de l’environnement: ultraportable, widget, microblog, jouabilité, infobulle, animatique, compostière, biogaz ou écocide, par exemple.


Certains termes très contemporains sont reconnus, comme «papy-boomeur», qui désigne un membre de la génération des baby-boomeurs qui atteint l’âge de la retraite, ou encore «lâcher-prise», qui désigne un moyen de libération psychologique consistant à se détacher du désir de maîtrise.


Parmi les personnalités qui font leur entrée dans le Larousse, on retrouve des sportifs comme Rafael Nadal ou les sœurs Venus et Serena Williams, des personnalités du cinéma comme Jane Campion, Leonardo diCaprio, Charlotte Gainsbourg, Kirstin Scott Thomas ou Lambert Wilson. On retrouve aussi des dirigeants politiques, comme David Cameron ou Dilma Rousseff, des artistes comme Henri Dès, Nana Mouskouri, ou des personnalités du monde scientifique (Albert Jacquard) ou du monde des affaires (Steve Jobs).


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Les Québécois sont aussi à l’honneur avec l’entrée en scène de Dany Laferrière (enfin, pourrait-on dire!), de Chantal Petitclerc ou de Lucille Teasdale.


Enfin, notons que le Petit Larousse fait une place timide aux rectifications orthographiques en mentionnant, dans le corps de la définition d’un mot, la variante graphique résultant des modifications adoptées. Ainsi, on ne trouvera pas le mot ognon si on le cherche dans le corps du dictionnaire, mais on verra, à l’entrée du mot oignon, la variante orthographique ognon. Même chose pour cout (coût) ou pour ambigüité (ambiguïté), par exemple. Il en va de même pour les modifications liées au pluriel de certains noms composés, qui sont aussi exposées.


Avec ses 62 000 noms communs, ses 150 000 définitions, ses 28 000 noms propres, ses 15 000 locutions ou expressions et ses nombreux développements encyclopédiques, le Petit Larousse demeure un ouvrage pertinent et un témoin privilégié de l’évolution de la langue et du monde dans lequel nous vivons.

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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