Vient-on de découvrir la plus ancienne trace de vie sur Terre? Tout le monde n’est pas convaincu. Il existe même un terme en géologie: «fossile douteux» ou dubiofossil en anglais.
La nouvelle a pourtant tout pour réjouir les chasseurs de «notre plus ancien ancêtre»: c’est-à-dire l’annonce, le 1er mars, de traces microscopiques vieilles d’au moins 3,77 milliards d’années (les plus optimistes vont jusqu’à 4,29 milliards), découvertes dans le nord du Québec, à quelques kilomètres de la baie d’Hudson, dans une formation géologique appelée Nuvvuagittuq.
L’étude est parue le même jour dans la revue Nature.
Les sceptiques allèguent que les tubes ou filaments décrits seraient trop gros pour pouvoir être attribués à des bactéries primitives comme celles qui auraient pu exister à l’époque. D’autre part, déduire à quoi pouvaient ressembler il y a 4 milliards d’années des empreintes observées aujourd’hui est hautement spéculatif, affirme dans le New Scientist le biologiste David Emerson.
Mais de telles critiques étaient inévitables: depuis 25 ans, la plupart des découvertes similaires d’une nouvelle «plus ancienne forme de vie» ont été accueillies avec prudence.