La Nature s’éclate à Glendon avec Pierre Tremblay

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 25/03/2008 par Ulysse Gry

Dans une salle toute blanche, quelques êtres humains en costume cheminent sur un sentier de télévisions. Sur les écrans, ils observent, intrigués, des images d’une nature fragmentée et reconstruite. Bienvenue dans Continuum, l’exposition troublante et visuelle de Pierre Tremblay pour la Semaine de la francophonie à la galerie Glendon.

«On a besoin de décalage parfois, pour voir les choses.» Pierre Tremblay, caméra à la main, ne pouvant s’empêcher de filmer les gens déambulant dans son exposition, s’exprime sur son œuvre. Une installation de trente-cinq télévisions, diffusant en continu trois variations de ses films d’une Nature déconstruite et fragmentée, eux-mêmes triplement modifiés par un système propre.

Lui qui vit sur une falaise de Scarborough trouvait que Toronto avait trop tendance à oublier les rives du Lac Ontario. «Mais je ne savais pas comment rendre sa beauté». Il pense alors au cubisme, et lui ajoute le mouvement. Il tourne des heures de film, à pied ou à bicyclette, puis les retravaille chez lui, les découpe, les recolle, les monte et les démonte. «J’adore faire plusieurs choses à la fois.»

«Il s’agit de faire regarder, tout simplement, dit-il sans arrêter d’observer tous ces gens qui passent et repassent devant ses petits écrans. La télévision nous bombarde d’images, Coca-Cola et compagnie, ici la télévision prend son temps, pour le plaisir des yeux, pour une fois.» 

Professeur à l’école d’Art de l’image de Ryerson depuis 1998, Pierre Tremblay s’amuse dans le décalage avec cette exposition Continuum, qui devient une étrange série sans fin, évoluant presque indépendamment grâce à ce système de six canaux. «On voit alors toujours différemment.»  

Publicité

La nature et le paysage sont donc rendus au spectateur, mais pas totalement indemnes. Comme si pour se réapproprier son environnement il devait passer outre ce curieux cryptage télévisuel. L’artiste questionne donc nos sens, selon lui trop stimulés, par cette perception géométrique d’une réalité qui semble se découvrir.

Ce «poème visuel» est un chemin de traverse d’une nature sous vitre, un peu trop court, mais forcément déroutant.

L’exposition Continuum de Pierre Tremblay, à la Galerie Glendon, du 18 mars au 11 avril.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur