Le niveau de mobilisation d’une minorité linguistique varie en fonction de sa satisfaction à l’égard du régime linguistique, et cette satisfaction est liée à la perception qu’ont les groupes quant aux succès ou aux échecs de leurs mobilisations linguistiques.
C’est ce qu’explique l’universitaire Martin Normand dans sa thèse de doctorat intitulée La mobilisation linguistique au Pays de Galles, en Ontario et au Nouveau-Brunswick (1962-2012): cycles de mobilisation et rémanence dans une perspective comparée.
Les minorités linguistiques francophones au Nouveau-Brunswick et en Ontario et la minorité galloisante au Pays de Galles ont plusieurs éléments en commun. Elles se sont dotées d’un réseau associatif dense qui a mené de front plusieurs luttes, souvent avec succès, et qui a eu pour résultats l’amélioration de la situation sociopolitique et la reconnaissance symbolique de la communauté minoritaire.
Le statut légal et social de la langue minoritaire a relativement progressé dans les trois cas, grâce à l’adoption de lois et de politiques linguistiques. Elles ont accès à des institutions qui leur permettent de faire entendre leurs voix ou encore de se gouverner, que ce soit par l’entremise de leurs gouvernements locaux ou des assemblées législatives, et peuvent compter sur un ombudsman linguistique.
La principale différence entre ces trois cas réside dans le niveau de mobilisation linguistique que l’on y observe. On peut le qualifier d’élevé au Pays de Galles, de modéré en Ontario et de faible au Nouveau-Brunswick.