La micro musique, une nouvelle voie?

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Publié 01/05/2007 par Bruno de Faria-Lopes

Ça ressemble à un piano! Normal c’en est un, et à première vue c’est un piano droit comme il n’y a rien de plus banal. En y regardant d’un peu plus près par contre, et en étant un minimum connaisseur, on s’aperçoit que ce piano «banal» possède 96 touches, soit 12 de plus que sur un clavier traditionnel. Mais ça encore, c’est rien. Le plus impressionnant est bien sûr dans le son. 96 touches, pour une seule octave. D’où l’appellation de piano micro tonal, ici divisé en 16e de tons.

Il s’agit du seul instrument de ce genre au Canada. Il a été directement amené d’Allemagne, son pays de fabrication, par le musicien Bruce Mather, professeur de composition, d’analyse et d’harmonie à l’université de McGill. L’histoire de ce piano est particulière.

Pensé par un Mexicain dénommé Julian Carillo, l’instrument a finalement été conçu par la fabrique allemande Piano Maker Carl Sauter à Spaichingen. Carillo présente son prototype en 1958 à Bruxelles. Lorsque Carillo meurt en 1965, sa nièce met en vente les pianos. En effet, quatre autres instruments de type micro tonal avaient été fabriqués par Sauter, et furent vendu aux conservatoires de Paris (deux modèles), de Nice et de Mexico City.

En 2000, Bruce Mather rencontre la pianiste française Martine Jost qui lui parle de ces fameux pianos aux nouvelles sonorités. Le prix est de 25 000$, trop cher pour le conservatoire de Montréal. C’est alors que la magie de la musique intervient! Mather reçoit dans la foulée le prix Serge Garant par la fondation Émile-Nelligan. Un prix de 25 000$ justement. Et voici le Canada équipé de son propre piano micro tonal.

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Les sonorités sont étranges. Il faut aimer ces mélodies qui font penser à des sons de la quatrième dimension, et ne surtout pas s’attendre à entendre un piano. C’est un autre instrument, qui n’a de ressemblance que la forme. Il est intéressant de voir le pianiste gesticuler sur toute la longueur du clavier, en jouant de ses deux mains, sur un intervalle d’une octave normalement parcourue par une seule main sur un piano traditionnel.

À noter cependant la bonne combinaison entre les deux pianos. À l’affaire en 16 de Marc Patch est un morceau tout simplement hallucinant, et pour un public amoureux de musique contemporaine.

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