Jacques est issu d’une famille aux règles très strictes. On ne badine pas avec les patates au lard, il faut les aimer, le respect de la tradition est en jeu. Mais Jacques n’aime pas ce plat. Toute la famille tente de lui faire entendre raison. Jacques ou la soumission est la deuxième pièce écrite par Eugène Ionesco et la compagnie torontoise La Machine à dire l’a adaptée et la présente jusqu’au 9 mai au Théâtre Glendon.
Cinq élèves du Lycée français, un ancien élève et quatre adultes ont travaillé fort sous la houlette du metteur en scène Christophe Bauzet pour atteindre un niveau d’interprétation maximum. «Je leur demande un niveau quasi-professionnel, explique le professeur de mathématiques du LfT, cela implique un niveau d’investissement en temps et en énergie très grand pour aboutir à quelque chose qui tienne vraiment la route.»
Les comédiens jouent le jeu et cela donne un résultat surprenant. Le moins que l’on puisse dire est que vous ne vous endormirez pas pendant la représentation! La pièce de Ionesco raconte une histoire liée à la bourgeoisie, mais en la parodiant. Les patates au lard symbolisant les codes dépassés et futiles d’une famille classique. Le coup de poker tenté par Christophe Gauzet et sa bande se trouve dans les masques portés par les acteurs. Ils collent bien avec l’exagération souhaitée par le metteur en scène: «On joue à fond la parodie.»
Le résultat est une double pièce. On assiste à deux spectacles.
D’une part, le texte, les comédiens le disent, cela suffit pour comprendre l’histoire. Mais la belle surprise vient de l’implication physique que mettent les membres de la compagnie la Machine à dire dans leurs personnages. Ils dansent, chantent, sautent, courent à quatre pattes… Dernière conséquence, l’inutilité de décor. Un tapis, deux fauteuils et le tour est joué.