La Lune en 2018: la NASA frustrée par SpaceX

Une fusée Falcon 9 sur sa rampe de lancement.
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Publié 06/03/2017 par Agence Science-Presse

La compagnie SpaceX a annoncé la semaine dernière — sans qu’on sache trop si c’est réaliste — son intention d’envoyer deux touristes autour de la Lune à la fin de 2018. Les observateurs du domaine rapportent que la NASA est frustrée par cette annonce.

C’est que SpaceX a beau avoir accompli quelques premières pour une compagnie privée, il n’en demeure pas moins que sans les contrats de la NASA, cette compagnie n’existerait pas.

Elle développe actuellement sa fusée Falcon 9 pour mettre en orbite des satellites et sa capsule Dragon pour amener des astronautes sur la station spatiale, mais c’est largement l’agence spatiale américaine qui paie pour ce travail de recherche et développement — avec à la clef, si ça fonctionne, 3 milliards $ de la NASA en contrats pour ravitailler la station spatiale.

En attendant que ça marche, la NASA souhaiterait donc voir SpaceX se consacrer à 100% au développement du projet, plutôt qu’à un éventuel vol lunaire touristique.

Selon le journaliste Eric Berger, bien que la NASA ait officiellement publié cette semaine un communiqué félicitant SpaceX pour son initiative lunaire, officieusement, la patience de l’agence spatiale approcherait de ses limites.

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La progression de la fusée Falcon 9 a été marquée par deux accidents majeurs, en 2015 et 2016, et le moment où un premier astronaute devait monter à bord, prévu initialement pour 2017, a été repoussé à 2018.

Quant au projet de colonisation martienne avancé par SpaceX l’an dernier, il a contribué à braquer les projecteurs sur la compagnie et à attirer des investisseurs, mais considérant qu’une bonne partie des fonds devraient de toute façon venir de la NASA, celle-ci aurait apprécié être davantage consultée.

Le patron de SpaceX, le milliardaire Elon Musk, «joue un jeu dangereux», conclut Berger. «En parlant de Mars et maintenant de la Lune, il indique non seulement que sa compagnie n’est pas concentrée sur son plus important contrat, mais qu’elle jongle en plus avec les futurs plans d’exploration spatiale de la NASA.»

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