Jean Marc Dalpé, Hélène Brodeur, Didier Leclair, Marguerite Andersen, voilà quelques noms qui vous sont peut-être familiers. Ils occupent une place de choix dans une littérature qui, aujourd’hui, fait l’objet de cours à l’école secondaire et à l’université, de conférences à l’étranger et de nombreux colloques au pays. Pour mieux faire connaître cette littérature, les Éditions Prise de parole ont tout récemment publié Introduction à la littérature franco-ontarienne, un survol sous la direction de Lucie Hotte et Johanne Melançon.
Le dernier panorama de la littérature franco-ontarienne remontait à 1986; il s’agissait de La vitalité littéraire de l’Ontario français, de Paul Gay. Une mise à jour s’imposait, d’où l’initiative de mesdames Hotte et Melançon. Elles ont entrepris de présenter une brève introduction à la littérature franco-ontarienne en sollicitant la collaboration de chercheurs spécialistes des différents genres littéraires: François Paré pour la poésie, Jane Moss pour le théâtre et Michel Lord pour la nouvelle. Johanne Melançon a couvert la chanson et Lucie Hotte a rédigé le chapitre sur le roman.
Ce survol par genres littéraires (la littérature jeunesse et l’essai en sont exclus), couvre la période de 1970 à nos jours. Mais le tout est précédé d’une longue introduction (60 pages) qui remonte jusqu’à la littérature coloniale (1610-1866) et la littérature canadienne-française (1867-1969).
Cette analyse a le mérite d’explorer les enjeux liés à la production littéraire minoritaire: enjeux sociaux, scolaires et culturels. Cette introduction repose sur une recherche minutieuse et une synthèse soignée.
Le premier genre présenté est le théâtre qui a d’abord été un «forum de conscientisation pour la quête identitaire d’un peuple minoritaire». Les pièces d’André Paiement en sont un bel exemple. Au fil des trente dernières années, le théâtre franco-ontarien «s’est transformé en espace artistique pour des interrogations d’ordre existentiel et universel».