La Grenade, bombe épicée et verdoyante des Antilles

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Publié 06/11/2012 par Natalie Sicard

Vous pensez que l’île de la Grenade est dans l’Atlantique et que l’on y cultive des fruits du même nom? C’est que vous ne connaissez pas encore «l’île aux épices», petit paradis aux effluves de muscade et de cannelle dans la mer des Caraïbes, au large des côtes du Venezuela. À quelques heures de vol de Toronto, c’est une destination idéale pour les amoureux de l’écotourisme.

Parsemée de collines verdoyantes et de plages de sable blanc, cette île volcanique invite au farniente et aux excursions mémorables.

La plage de Grand Anse, longue à souhait, loge la plupart des hôtels. Son nom français rappelle les 133 ans de chassés-croisés franco-anglais de la Grenade jusqu’à ce qu’elle gagne son indépendance en 1974. J’ai débarqué au Blue Horizons Garden Resort avec son impressionnant jardin de fleurs tropicales et ses 32 bungalows aux suites vastes et coquettes, mais pas plus hauts qu’un cocotier.

Souhaitant préserver son authenticité, l’île se limite à 1200 chambres au total!

Randonnée ou plongée?

Le centre de l’île, composé d’une végétation luxuriante, est un paradis pour les marcheurs. L’endroit le plus couru est Le parc National de Grand Étang avec son grand lac de cratère ceint de hauts sommets dont la crête du Mont Qua Qua dominant l’île à 700 mètres d’altitude.

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On peut l’escalader ou encore emprunter le chemin des sept chutes (Seven Sisters trail), via une allée d’oiseaux du paradis. La forêt pluviale regorge de lianes, fougères géantes, bananiers, palmiers, arbustes de toutes sortes et fleurs tropicales.

Il fait humide, mais presque 20 degrés de moins qu’ailleurs sur l’île! L’autre attrait incontournable de l’île est le Parc de sculptures sous-marines de Jason de Caires Taylor. Cet artiste passionné de plongée sous-marine a immergé tout un monde de pierre, dont un cycliste, une méduse, un cimetière au complet, etc.

Couvertes de microorganismes et d’éponges, ces créatures aquatiques ont été reconnues en 2012, par le National Geographic, comme l’une des 25 merveilles du monde! On accède au site en kayak et on plonge!

Émouvante histoire des tortues luths

La plage de Levara au nord-est de l’île est fréquentée au printemps par les tortues luths, les plus grosses tortues marines. Les femelles viennent y pondre et enterrer leurs œufs. Escortés des bénévoles du centre de préservation Ocean Spirits, on peut les voir à la tombée de la nuit.

Avec une faible lampe de poche, j’en ai observé trois d’environ six pieds, de leur ponte à leur retour à la mer. Impressionnant! Dire qu’elles peuvent atteindre de 9 à 12 pieds de long, peser jusqu’à 900 kilos et qu’elles nageront seules jusqu’au large de l’Afrique du Sud avant de revenir ici dans 10 ou 15 ans avant de s’éteindre à 50 ans et plus!

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Épices et muscade

Partout sur l’île, des effluves d’épices flottent dans l’air! La production principale, outre le «toute-épice», la cannelle et le laurier antillais, est celle de la muscade.

Elle figure même sur le drapeau national. Venue des îles Banda d’Indonésie, la muscade a été introduite dans les Antilles au XIXe siècle: jusqu’à l’ouragan dévastateur Ivan en 2004, la Grenade en était le deuxième producteur mondial. Elle regagne peu à peu son titre. Le muscadier fait des petits fruits jaunâtres qui ressemblent à de gros abricots.

Quand le fruit est prêt à être cueilli, on en retire le noyau, qui est entouré d’une résille rouge appelée macis. Le muscadier donne alors deux épices: la muscade et le macis, au parfum subtil de cannelle et de poivre. Il faut visiter la Gouyave Nutmeg Station pour constater l’ampleur de la production.

L’odeur de muscade s’y mêle à celle de l’acajou des immenses séchoirs où des millions de noix de muscade sécheront pendant deux mois. Elles seront ensuite craquées, triées, évaluées et finalement mises en sac pour l’exportation partout dans le monde.

Rencontre insolite au marché de Saint-Georges

Tous les matins, le marché de St-Georges s’anime dans une joyeuse pagaille. Sous les parasols, les tables débordent de papayes, bananes, ignames, manioc, plantains, mangues, chayottes et autres fruits tropicaux. La partie couverte du marché abrite les nombreux étals d’épices. J’y ai fait une rencontre hors du commun.

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Au milieu des épices et des râpes à muscade, dans un cubicule bondé d’outils et de chaussures, Lee Philipps, cordonnier depuis 30 ans, répare les chaussures des locaux comme des villégiateurs! Il me raconte qu’il a appris le métier de son père et repris l’espace où jadis sa mère vendait la muscade. Une belle affaire de famille!

Un oil-down pour vous Mademoiselle!

De retour à mon hôtel, le dernier soir avant mon départ, je reçois un appel: «Quelqu’un vous attend à l’entrée.» Qui? Moi? La veille, à l’épicerie, j’avais discuté avec une jolie caissière du nom de Nallisha de l’utilisation des épices dans la cuisine du pays.

Elle m’avait donné la recette du plat typique national, l’oil-down, un pot-au-feu que l’on cuisine en famille comme entre amis. Il contient du poulet, du bœuf ou du porc salé, des fruits de l’arbre à pain, des bananes vertes, des oignons, des carottes, des épinards. Le tout cuit patiemment dans du lait de coco relevé de toute-épice, curry et thym.

Le mélange entre lait de coco et viande salée (de la queue de cochon par exemple) est étonnant! Quelle ne fut pas ma surprise à la réception de l’hôtel de voir Nallisha et toute sa famille venir me livrer un oil-down spécialement cuisiné pour moi!

Saison sèche: janvier à mai

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Monnaie: dollar de la Caraïbe orientale (XCD)

Langue : anglais

Transport: Vols directs deux fois par semaine de Toronto avec Carribean Airlines.

Renseignements:

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