La Gonâve, île aux mille défis

Baignade à Gonâve.
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Publié 15/11/2016 par Annik Chalifour

Tôt le matin, on est parti vers le quai du complexe hôtelier Moulin Sur Mer, logé sur la Côte des Arcadins à une heure de route de Port-au-Prince. La station balnéaire de la Côte des Arcadins n’a pas été affectée par le récent ouragan Matthew, ni la capitale d’Haïti.

J’étais curieuse de faire cette excursion en mer vers la Gonâve, l’une des plus grandes îles haïtiennes, à bord du yacht Marina Blue. On m’avait décrit le parcours comme une destination au cœur du bleu le plus limpide de la mer des Caraïbes. Je souhaitais aussi découvrir le fascinant territoire de cette île rarement visitée.

Plongée et fruits de mer

Le trajet aller-retour d’un peu plus d’une heure nous a menés à proximité des rives de la Gonâve, isolée au beau milieu d’une mer turquoise incroyablement translucide.

«Ce n’est pas l’île, plutôt pauvre, mais la mer et sa couleur saisissante qui attirent les visiteurs, particulièrement les friands de la plongée en apnée et des fruits de mer», nous a dit notre capitaine.

Sur ces mots, on nous a servi un succulent plat de poissons frais, d’avocats et de mangues sous le soleil tropical, tout en naviguant paisiblement sur la mer azur à l’infini. J’ai compris qu’on ne débarquerait pas sur l’île…

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Le yatch de Marina Blue.
Le yatch de Marina Blue.

Les Gonâviens

Toutefois notre petit équipage s’est baigné dans la superbe mer chaude, tout en faisant connaissance de quelques habitants de la Gonâve qui nous ont rejoints en pirogue.

Cette rencontre inattendue fut l’un des moments forts de notre randonnée. Un moment authentique de partage avec des visiteurs d’un autre monde. On apprend que l’île compte environ 80 000 habitants qui vivent en grande partie de la pêche.

Il n’y a qu’une saison cultivable: la saison des pluies qui s’étend de mai à novembre. On cultive entre autres le manioc, l’igname, le petit mil, le haricot, l’arachide, le melon et la mangue.

Les routes sont en terre battue. Il n’existe pas d’hôpital sur l’île. On fait aussi face à une pénurie d’eau dans certains secteurs reculés.

En fin d’après-midi, on quitte à regret nos amis gonâviens d’un jour, qui nous ont partagé leur réalité en toute simplicité.

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Jeune Gonâvien.
Jeune Gonâvien.

Atouts touristiques

Située à 12 minutes de vol de Port-au-Prince, la Gonâve, aussi grande que la Martinique, recèle d’importants atouts touristiques.

L’île possède des baies et des plages naturelles aux sables blancs magnifiques abritant une multitude de flamants roses. La Gonâve est également nantie de lagons, grottes et récifs coralliens impressionnants.

Son remarquable patrimoine environnemental témoigne de l’histoire des Amérindiens Tainos, qui se sont réfugiés à la Gonâve au 16e siècle. Ses terres produisent une riche diversité de fruits et légumes tropicaux.

Aujourd’hui l’île de la Gonâve se contente simplement d’offrir les plus beaux fonds marins de la région en attendant la réhabilitation de ses infrastructures déficientes.

Une île résiliente de tous les défis, mais aussi de tous les attraits.

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Cette chronique relance le blogue Arts et Culture d’Haïti initié par Annik Chalifour en janvier 2016. La journaliste revient d’un 4e voyage de presse en Haïti, cette fois-ci réalisé sous les auspices du ministère du Tourisme et des Industries créatives d’Haïti et de l’agence Explore Haïti. Ses reportages proposent une fenêtre sur l’immense potentiel d’Haïti, hors du tourisme conventionnel.

Haiti

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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