La francophonie ontarienne est aussi internationale

Le Réseau ACFO : une porte d'entrée

Des images tirées du rapport «Par, pour et avec» de l'AFO sur le multiculturalisme de la francophonie ontarienne.
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Publié 03/12/2019 par André Magny

De 2011 à 2016, la francophonie ontarienne a progressé de 2%, haussant à plus de 622 000 le nombre de francophones dans la province.

Derrière ces chiffres, compilés lors du dernier recensement de Statistique Canada, se cache toute la richesse des nouveaux arrivants francophones, dont les accents venus d’ailleurs viennent bonifier la francophonie locale.

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), qui rassemble et représente la communauté franco-ontarienne, a lancé en octobre 2018 son Réseau d’action communautaire francophone de l’Ontario (Réseau ACFO), divisé en 16 branches dont chaque association représente une région ontarienne, dont l’ACFO-Toronto.

Des ACFO régionales au Réseau ACFO

Ce n’est pas une invention du 21e siècle. Quand l’AFO s’appelait encore l’ACFO «provinciale» (Association canadienne-française de l’Ontario), un schisme au début des années 2000 détache les chapitres régionaux de l’ACFO, qui restent séparés lors de la réunification ou la renaissance de l’AFO en 2006.

Le Réseau ACFO, qui mobilise quelques 200 personnes – membres des conseils d’administration et employés – vise à recréer cette coordination provinciale-régionale d’antan.

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Une rencontre du Réseau ACFO lors du dernier congrès de l’AFO en octobre à Sudbury.

Partout à travers la province, surtout lorsque le lobby politique se double d’un centre de services sociaux (ce qui n’est pas le cas à Toronto), les ACFO servent notamment de porte d’entrée aux nouveaux arrivants francophones ou francophiles, et mobilisent les membres de la communauté d’accueil.

De ce nombre, environ 30% sont des francophones dont les racines ont d’abord été nourries dans les terreaux de l’ouest et du nord de l’Afrique, de l’Europe ou de l’Amérique latine. Pas étonnant que le président de l’ACFO de Durham-Peterborough, Achille Fossi, considère l’apport de ces francophones comme «très important».

S’engager pour s’intégrer

Une ACFO voisine, l’Association des francophones de York (AFRY), vient d’ailleurs de rendre hommage à l’une de ses bénévoles, Mariam Ouedraogo.

Celle qui étudie depuis deux ans au baccalauréat en Études des femmes et de genre à l’Université York, à Toronto, a reçu en novembre un prix pour son assiduité auprès de l’association. Elle est d’ailleurs déjà en train de préparer les fêtes de la Saint-Jean pour l’année prochaine!

Association des francophones de la région de York
Samantha Husack et Mariam Ouédraogo honorées par l’AFRY pour leur bénévolat.

L’année dernière, la jeune femme du Burkina Faso a aussi été honorée comme bénévole de l’année par l’AFRY. «J’avais du temps libre», déclare-t-elle candidement.

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Pourtant, elle aurait pu consacrer son temps à d’autres activités, auprès de la majorité anglophone, par exemple. «C’est vrai qu’il y a l’anglais, mais ce n’est pas une question pour oublier le français», affirme-t-elle. Aller vers l’AFRY, pour Mariam, «c’est une manière de m’intégrer, de redonner à ma communauté d’accueil.»

Savoir reconnaître

Ce n’est pas Nadia Martins, la directrice générale de l’AFRY, qui contredira Mariam Ouedraogo. Alors qu’il y a «de plus en plus de gens qui viennent s’établir dans notre région», l’AFRY se fait un point d’honneur d’accueillir les francophones venus d’ailleurs.

Pour ce faire, l’association travaille présentement à développer un meilleur programme d’accueil et d’établissement pour les nouveaux arrivants dans la région de York. Cela pourra bientôt être possible grâce à une entente avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) dont le financement est confirmé, mais dont certains détails sont encore en pourparlers.

«Nous pourrons ainsi leur offrir des services d’accompagnement, les aider à se frayer un chemin» au sein de leur nouvelle communauté, à trouver des écoles, un logement adéquat, expose Nadia Martins.

Grâce au montant de 35 110$ remis dans le cadre du programme «Effet multiplicateur» de l’AFO, l’AFRY effectuera une étude pour l’ouverture d’une librairie communautaire francophone pour la région de York, au nord de Toronto.

Et comment attirer ces francophones aux multiples accents et cultures? «Par notre page Facebook, par les liens que nous avons aussi dans les écoles.» La région compte neuf écoles primaires et secondaires, rejoignant quelque 3 500 élèves.

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Grâce à cette entente avec IRCC, Nadia Martins est persuadée que l’AFRY multipliera ses contacts avec cette francophonie plurielle, essentielle pour la vitalité de l’Ontario francophone. Après tout, comme le dit si bien Mariam Ouedraogo, «c’est la différence qui fait qu’on est intéressant», non?

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