Cette année marque le 40e anniversaire de la «Fête nationale du Québec», telle qu’instituée par un arrêté ministériel du gouvernement de René Lévesque le 11 mai 1977. Bien entendu, la Fête de la Saint-Jean-Baptiste remonte à plus de 160 ans auparavant, à un banquet organisé par Ludger Duvernay le 24 juin 1834, à Montréal.
Cette fête est essentiellement née dans un climat de bonne entente entre francophones et anglophones.
Dans le Revue d’histoire de l’Amérique française, parue en septembre 1947, l’historien Robert Rumilly note que ce banquet, tenu avec l’appui du maire Jacques Viger, s’est déroulé dans les jardins de l’avocat John McDonnell et qu’on y a porté plus de 25 toasts, le premier «au Peuple, source de toute autorité légitime», puis au chef patriote Louis-Joseph Papineau, à nos amis d’Irlande et de Grande-Bretagne, à nos frères du Haut-Canada, etc.
En 1834, la première Fête de la Saint-Jean-Baptiste réunit autant de francophones que d’anglophones. Elle est ouverte à toutes les communautés nationales et mise d’abord sur des valeurs universelles de justice, de démocratie et sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
D’une année à l’autre, le 24 juin célèbre de plus en plus la vitalité canadienne-française. Au point où, le 25 février 1908, le pape Pie X proclame que saint Jean-Baptiste (fêté le 24 juin) est désormais le patron des Canadiens-Français.