On appelle théorie de la «fenêtre brisée» celle qui dit que des façades vandalisées et autres crimes mineurs entraînent une augmentation de la «vraie» criminalité dans un quartier. Trente-quatre ans après son introduction, il est temps de nuancer cette théorie.
En juin dernier, un rapport du Vérificateur général de New York concluait à l’absence de lien mesurable entre une réduction de la criminalité et la politique poursuivie depuis deux décennies par la police — arrestations pour des délits mineurs tels qu’uriner en public ou marcher en état d’ébriété.
Les policiers ont contesté les conclusions, mais il se pourrait qu’ils doivent se préparer à un vrai débat: le magazine Undark a recensé un grand nombre d’études analysant différentes politiques policières nées de la théorie de la fenêtre brisée, et plusieurs de ces études se contredisent ou ne s’appuient que sur des anecdotes.
La criminologue Cynthia Lum et ses collègues de l’université George Mason expérimentent une série d’indicateurs qui permettrait, espèrent-ils, d’injecter un peu de science dans la fenêtre brisée.