à Katherine
Faisons fi, du moins quelque temps, de la cuisine de notre bon vieux terroir, c’est-à-dire d’une exquise normalité, pour exploiter certains de nos égarements, de nos délires, de ce que nous pensions peut-être et à tort, au tout début de l’Aventure, n’être qu’un accident de parcours géographique ou sentimental.
Car s’il s’agit aujourd’hui de «cuisine des femmes», le mot «femme» doit être rigoureusement interprété dans son sens restrictif mais noble d’épouse.
En effet, notre propos n’est point ici de renforcer la croyance aveugle et insensée selon laquelle la féminité des femmes ne les rendrait aptes qu’à la popote, alors que la virilité des hommes les prédisposerait à un plus grand esprit de pénétration culinaire.
Bien au contraire, nous souhaiterions rendre hommage à celles de nos conjointes qui, non françaises, ont su s’envelopper des mystérieux fumets qui ont préludé à notre séduction, celles qui, tout en vivant tranquillement leur différence, nous ont entraînés dans des labyrinthes de sensualité où nous nous sommes délicieusement perdus et dont nous ne sommes pas près de revenir.