La coopérative Mokonzie: de l’atelier au défilé

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Publié 02/03/2010 par Charlotte Vincent

La coopérative Mokonzie réunit 10 femmes qui apprennent la couture et vendent des habits africains. Le but est de les aider à s’intégrer dans l’économie canadienne en leur apportant une formation et des références. À l’occasion du Mois de l’Histoire des Noirs, elles ont présenté leurs réalisations le samedi 27 février à l’église Presteign Woodbine United.

30 minutes avant le défilé, la pression monte dans les coulisses. Les mannequins bénévoles se préparent, se maquillent et font les derniers essayages. Elles s’apprêtent à présenter la collection été 2010 de la coopérative Mokonzie. Philo Nsamba, la formatrice, réajuste les vêtements, l’air stressé.

«Ce matin j’étais inquiète, car j’avais peur que mes mannequins ne viennent pas. Maintenant j’ai peur que le public ne soit pas au rendez-vous». Qu’elle se rassure, les spectateurs sont là, la petite salle de l’église est pleine.

Le défilé commence. Les sept mannequins présentent deux modèles et des accessoires typiquement africains sous les applaudissements du public. La démarche est parfois hésitante pour ces mannequins d’un jour. Elles poussent un ouf de soulagement à la fin du spectacle.

La coopérative s’est associée au Réseau des chercheures africaines. «Pour célébrer le Mois des Noirs, nous voulons souligner le rôle des femmes dans la culture africaine», explique Malubungi Mueni, directrice générale du réseau. Une exposition d’objets et d’accessoires africains a été organisée en plus du spectacle.

Formation gratuite

Ce défilé représente six mois de travail pour les 10 couturières de la coopérative. Elles sont toutes issues de minorités et immigrées depuis peu au Canada. Elles reçoivent une formation gratuite à la couture, sur des machines professionnelles.

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Trois niveaux de classes sont proposés en fonction du niveau des candidates: débutant, intermédiaire et expérimenté. Pour ces dernières, les sessions de cours se font en accéléré et elles dessinent des modèles qui seront exécutés par les apprenties débutantes.
«Cette formation permet à ces femmes de s’insérer dans l’économie canadienne. C’est difficile de trouver un emploi sans références ici», explique Amélia Mayanga, présidente de la coopérative.

Des contrats

Après la formation, les femmes peuvent postuler comme couturière dans l’industrie textile ou se lancer à leur compte. «Deux ont été embauchées dans l’industrie. Une de nos élèves a décidé de continuer ses études dans la couture. Beaucoup continuent à travailler avec nous sur des contrats», souligne la présidente.

Créée en 2007, la coopérative commence à prendre de l’ampleur. Elle dispose d’une boutique sur la rue St. Clair Est où elle propose les réalisations des couturières en formation et un service de retouches. La garderie Le Petit Chaperon Rouge avait fait appel à la coopérative pour confectionner ses rideaux. Et maintenant c’est la Ville de Toronto qui leur a demandé de réaliser les vêtements du personnel responsable du ramassage des poubelles. «C’est notre premier contrat avec la ville. On espère en signer d’autres, se réjouit Amélia Mayanga.

Renseignements: Coopérative Mokonzie, 2863 St-Clair Avenue Est. [email protected]

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