Le gouvernement fédéral tient, jusqu’au 31 octobre, des consultations sur les langues officielles devant mener à un «plan d’action». Des audiences avec des intervenants d’une vingtaine de régions du pays, sur invitation, sont animées par le député Randy Boissonnault, l’adjoint parlementaire de la ministre du Patrimoine canadien Mélanie Joly. La FCFA, le lobby politique des francophones hors Québec, estime qu’elles sont importantes et encourage la participation au questionnaire en ligne associé à cette démarche. On peut aussi envoyer des mémoires au gouvernement. C’est ce qu’a fait publiquement le blogueur vancouvérois Réjean Beaulieu, qui commente régulièrement le travail des gouvernements, du mouvement associatif et des médias, dont voici «l’anti-mémoire»:
Un mémoire qui ne risque pas d’être entendu
1. Compte-tenu de l’état moribond des lieux, cette consultation aurait dû mobiliser toutes les forces de la société civile canadienne pour relancer une réflexion sur les langues officielles après tant d’années de déclin et de torts causés à tous ces organismes.
En campagne électorale, Justin Trudeau parlait bel et bien de «véritables changements» et de réengagement du gouvernement avec la population. Mélanie Joly, ministre du Patrimoine canadien, se présentait comme une personne branchée à l’affût du virage numérique. Stéphane Dion, le pionnier du plan d’action, s’était bien exprimé sur les détournements inacceptables du financement attribué aux langues officielles.
Les deux dernières consultations tenues sous les Conservateurs (2007 et 2012) avaient été misérablement ratées, et celle-ci, sous un gouvernement libéral, ne le serait pas. Tant d’attentes. En outre, plus de 1 milliard de $, jamais audités indépendamment, lui sont officiellement alloués.
Il s’agissait pourtant d’une occasion unique de réflexion sur ce qui demeure l’ADN linguistique de l’État canadien à ce jour, cela malgré de grands changements démographiques (et autres).