La Colombie: joyau de l’Amérique du Sud

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Publié 20/01/2009 par Vincent Muller

Si, pour une ou deux semaines, vous voulez fuir l’hiver canadien pour une destination où le climat est plus clément et que vous voulez éviter les parcs à touristes que sont la République Dominicaine ou Acapulco, pensez à la Colombie. Beaucoup d’entre vous imaginent au mieux un pays dangereux, des militaires partout ou, au pire, se voient déjà prisonniers des Farcs et se demandent bien ce qu’ils iraient faire dans ce pays alors qu’ils pourraient bronzer ailleurs. L’image de la Colombie est complètement faussée par les médias qui ne parlent que d’une partie de la réalité.

Deux semaines ne vous suffiront pas pour découvrir toute la richesse culturelle et l’extrême diversité des paysages et climats de la Colombie. Cependant si vous êtes un peu curieux vous en aurez un avant goût qui vous donnera envie d’y retourner dès que possible pour continuer votre découverte.

Il ne vous faudra par contre que très peu de temps pour réaliser que les Colombiens sont en général des gens accueillant et pacifiques. Ceux qui imaginent un pays dangereux ne s’y sentiront pas moins en sécurité qu’à Toronto à condition évidemment d’éviter certaines zones du pays où certains quartiers des grandes villes qui peuvent être plus risqués.

Durant les fêtes de fin d’année, beaucoup de Colombiens expatriés rentrent au pays. Un certain nombre fête Noël durant les neuf jours qui précèdent le 25 décembre en se retrouvant neuf soirs de suite chez différents membres de la famille. Durant ces soirées appelées «novenas», les membres de la famille lisent tour à tour des prières avant de passer au repas, aux musiques locales: cumbia, vallenato (prononcer «bayénato») et aux alcools locaux comme l’aguardiente ou le ron de Medellín.

Bogotá

Si vous recherchez de la chaleur et des plages, la côte caribéenne est la destination idéale, mais un petit tour par Bogotá pour vous réhabituer doucement aux températures positives peut être intéressant. Bogotá, la capitale, se trouve à peu près au centre du pays, sur un plateau entouré de montagnes. La température y est rarement froide et rarement très chaude et se situe à cette période entre 15 et 25 degrés.

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Vous pourrez réaliser l’immensité de la ville en accédant au sommet du Monserrate qui la surplombe et qui est accessible en téléphérique mais aussi à pieds si vous voulez faire un peu d’exercice. Les plus pieux y vont pour se recueillir à l’église du Monserrate. Par le passé, beaucoup plus rarement aujourd’hui, des pélerins montaient même à genoux jusqu’au sommet.

Si vous ne prévoyez pas de vous recueillir vous pourrez contempler le paysage, la vue sur la ville et vous restaurer avec des spécialités locales telles que les arepas (galettes de maïs), le tamal (riz, légumes, maïs et poulet cuits dans une feuille de palme) ou de nombreux plats à base de banane plantain.

Le centre-ville de Bogotá se trouve à proximité du Monserrate. En redescendant vous pourrez donc flâner dans la partie antique: la Candelaria et apprécier l’architecture coloniale espagnole. Plusieurs musées se trouvent dans ce secteur comme le Musée de l’Or, le plus important de la ville, exposant les impressionnants objets en or des peuples précolombiens et décrivant leurs croyances et mode de vie.

Inégalités criantes

Les grandes villes sont divisées en «strates» allant de un à six, la strate six étant la plus riche. Les disparités sociales sont énormes. À Bogotá, pas besoin d’aller dans les quartiers les plus pauvres ou les plus riches pour constater les inégalités: entre un quartier de la strate cinq et un quartier de la strate trois on remarque déjà des différences importantes. Les quartiers de la strate une se trouvent sur les collines en périphérie, peu de gens de l’extérieur s’y aventurent. Les quartiers les plus aisés se trouvent au nord de la ville et leurs habitants n’ont absolument rien à envier à ceux des quartiers les plus aisés de Toronto.

Plusieurs associations colombiennes viennent en aide aux plus pauvres, comme l’association catholique les serviteurs du serviteur qui organise des programmes de parrainage d’enfants. Certains de ses membres distribuent des petits déjeuners tous les dimanches aux enfants d’un quartier défavorisé du centre ville. Le jour de Noël les «parrains» de ces enfants organisaient une distribution de cadeaux.

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La côte caribéenne

Pour visiter le reste du pays à partir de Bogotá les transports en bus sont très abordables, cependant pour les longues distances il est préférable de prendre l’avion. Le bus de Bogotá à Cartagena de Indias sur la côte caribéenne mettra plus de 20 heures, le relief ne permettant pas la construction d’autoroutes, alors que l’avion met un peu plus d’une heure.

Cartagena, autant par son climat et ses paysages que par sa population vous donneront l’impression d’avoir changé de pays. Les plus belles plages se situent à l’écart de la ville comme celles des Islas del Rosario (Iles du Rosaire). Vous ne vous lasserez pas des rues animées du centre historique classé par l’UNESCO au patrimoine mondial.

Sur la côte Nord de la Colombie, surtout autour de Cartagena, la population est majoritairement noire et métissée et l’influence africaine est omniprésente. La ville est animée, de nombreux vendeurs de rues proposant toutes sortes de fruits locaux. Sur les plages, les vendeuses portent leur produits sur la tête, le vallenato, musique caractéristique de la côte caribéenne, dont les influences sont à la fois africaines, amérindiennes et européennes, est présent à tous les coins de rue et même sur la plage où des musiciens vous proposeront de chanter pour vous.

Souvent les villes touristiques perdent leur âme, les habitants s’éloignent du centre et parmi ceux qui y restent beaucoup pensent uniquement à l’argent que peut générer le tourisme. Cartagena, malgré le fait qu’elle soit une ville touristique, est restée authentique et ses habitants très aimables.

Plongée sous-marine

À l’Est de Cartagena, la ville de Santa Marta est aussi réputée pour ses plages dont celles du Rodadero. La ville se trouve à 4 heures de bus de Cartagena. Si vous aimez la tranquillité et la plongée sous-marine, le village de Taganga, situé à 15 minutes de Santa Marta, vaut le détour. Ce village de pécheurs adossé à la montagne avec sa petite plage est l’endroit idéal pour se reposer.

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Non loin de là, à une trentaine de kilomètres de Santa Marta, se trouve le parc national Tayrona. Le climat y est totalement différent: d’un climat sec on passe à des montagnes, forêts tropicales et plages paradisiaques. Cet immense parc naturel porte le nom des indiens Tayronas qui y vivaient à l’arrivée des espagnols. Un trekking de six jours dans la Sierra Nevada permettra aux plus courageux de visiter les ruines de la Ciudad Perdida (la ville perdue), que l’on considère comme l’ancienne capitale des Tayronas.

Cependant, la plupart des visiteurs restent sur les plages paradisiaques de cet immense parc dont celles d’Arrecifes, accessibles après 40 minutes de marche au milieu d’une dense forêt tropicale. Il y a également la possibilité de s’y rendre un peu plus rapidement à dos d’âne. On ne peut en effet pas accéder aux plages en voiture. Au bord des plages, des campements proposent des tentes ou des hamacs. Les campements situés dans la forêt sont moins onéreux que ceux en bord de plage, ils sont fréquentés essentiellement par des touristes colombiens et l’ambiance y est plus conviviale.

Au campement de Don Pedro vous verrez même courir des poulets qui finiront dans votre assiette en sancocho (soupe au poulet, maïs et plantain), ou en poulet grillé accompagné de riz à la noix de coco. Après avoir passé la journée à visiter le parc où à vous prélasser sous les palmiers au bord de la plage vous pourrez également vous rafraîchir en buvant le lait de coco des noix tout juste tombées de l’arbre.

Tayrona mérite que l’on s’y attarde une bonne semaine, la Colombie mérite plusieurs séjours. Le seul inconvénient après un voyage dans ce pays est que votre retour sera difficile.

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