Opera Atelier proposait «La Clemenza di Tito» (La clémence de Titus), dernière oeuvre composée par Mozart en 1791, l’année de sa mort. L’opéra italien était offert dans le cadre des célébrations entourant le 25e anniversaire de la compagnie artistique. Le spectacle se déroulait au théâtre Elgin, rue Yonge, jusqu’au 1er mai.
Quel est cet idéal d’homme dont Mozart, quelques mois avant sa mort, dresse le portrait avec Titus? Comment définir la vision politique qu’il incarne? Mozart appelle «clémence» cette juste mesure entre les émotions et le jugement. Son dernier opéra en expose toutes les nuances et la subtilité.
Mal pesée, la clémence est faiblesse; dès qu’elle est ignorée, elle cède devant l’esprit de vengeance. L’idée de justice est vive chez Mozart, mais seule une autorité absolue peut, à ses yeux, disposer des moyens d’exclure la violence de l’exercice du pouvoir.
Seul un monarque «éclairé» peut arbitrer sans complaisance: accéder à la clémence, autrement dit à la sagesse. Chez Titus, la mise en oeuvre de tels principes ne va pas sans tiraillements de conscience: tel est le ressort dramatique de cet opéra.