Le 3 septembre 1928, le biologiste anglais Alexander Fleming, qui rentre de vacances, retourne son laboratoire du Saint-Mary’s Hospital à Londres. Il remarque dans les boîtes de Petri, où il cultive des staphylocoques, des colonies cotonneuses d’un blanc verdâtre, provenant des souches d’un champignon microscopique, le penicillium notatum, utilisé par un collègue. Or, s’aperçoit le biologiste, ces colonies contaminanets inhibent autour d’elles le développement du staphylocoque. Il suppose que les champignons produisent une substance responsable de ce phénomène et il l’appelle «pénicilline».
Optimisme
Pendant une dizaine d’années, la pénicilline, difficile à produire, servira en laboratoire. Elle sera utilisée pour la première fois avec succès en 1941 pour traiter un patient atteint de septicémie à staphylocoque.
Première d’une nouvelle famille de médicaments qualifiés d’antibiotiques, elle participe au sauvetage de nombreux blessés sur le front. Elle ouvre aussi la voie à la guérison de nombreuses maladies comme la tuberculose ou la syphilis.
Devant ce succès, A. Fleming déclare alors: «Il y a 25 ans, biens rares étaient les microbes dont on pouvait délivrer le corps humain, et il y en a encore quelques-uns qui nous donnent du fil à retordre… Mais ils seront battus avant l’an 2000! »
Désillusion
Cette impression que les maladies infectieuses appartiendraient bientôt au passé était très répandue jusque vers les années 80. Outre l’éradication de la variole, on notait la réduction spectaculaire de la mortalité liée à certaines maladies, comme la tuberculose, passée de 50 000 décès annuels dans les années 1930 à moins d’un millier.