Il est inévitable que la forme de l’habitation change dans une ville comme Toronto où elle était jusqu’à récemment une habitation de banlieue. Dans un rayon toujours plus étendu autour du centre de la ville, il faut maintenant sonner le glas de la maison individuelle avec son jardin profond.
La maison en rangée, où l’accès à l’extérieur se réduit à une terrasse plus ou moins grande, constitue le changement le moins désastreux. Elle comporte même un côté positif puisqu’elle présente une solution plus urbaine, et l’impact négatif qu’elle exerce sur la qualité de vie de son occupant est très réduit. S’il y a détérioration de la qualité de l’habitat à Toronto, c’est ailleurs qu’il faut la chercher.
La première moitié du XXe siècle représente un âge d’or pour le progrès de l’habitation. Des recherches soutenues, particulièrement entre les deux guerres, et influencées par le mouvement hygiéniste de la fin du siècle précédent ainsi que par une meilleure connaissance de certaines maladies et de leur traitement, dont la tuberculose, ont fait naître de nombreuses solutions pour rendre aux villes denses des conditions de nature.
Le soleil, la verdure et l’espace étaient retenus comme les «trois premiers matériaux de l’urbanisme». L’objectif visé était la ville dans un parc où les immeubles plus ou moins hauts seraient éloignés les uns des autres, au milieu de vastes étendues vertes, pour que le soleil pénètre au cœur de chaque logis. À Toronto, Regent Park fut une première application de ces nouvelles mesures
Ce nouvel urbanisme n’a pas eu que des effets positifs. L’éloignement des immeubles a entraîné un relâchement de la trame urbaine que l’on combat depuis quelques décennies; mais ce faisant on est en train de jeter le bébé avec l’eau du bain en oubliant d’autres éléments de la réforme qui demeurent valables.