C’est la fin d’une longue et riche carrière. Au mois d’avril, l’une des plus grandes dames de la chanson française, Juliette Gréco, entamait sa tournée mondiale d’adieu, intitulée Merci. L’artiste viendra donner à Toronto un unique concert, le 18 juin à 19h30, au Panasonic Theatre, rue Yonge. Nos Chiclettes feront la première partie.
Les débuts de la chanteuse remontent à la fin des années 1940. Ses rencontres avec de jeunes artistes et intellectuels parisiens du quartier Saint-Germain-des-Prés s’avèrent déterminantes pour sa carrière, lancée notamment par Jean-Paul Sartre et le compositeur Joseph Kosma qui signent son premier succès, La Rue des Blancs-Manteaux.
Après avoir participé à plusieurs cabarets, Juliette Gréco s’envole pour le Brésil et les États-Unis où elle connaît un vif succès. Abandonnant la musique pour quelque temps, elle joue dans plusieurs productions de Darryl Zanuck. C’est lors de son retour à Paris, dans les années 1960, qu’elle décide de se consacrer à la chanson et enregistre Déshabillez-moi, l’un de ses titres les plus connus.
Plus récemment, Juliette Gréco a également travaillé avec les nouvelles générations d’auteurs français comme Miossec ou Benjamin Biolay.
Ravie de revenir à Toronto qu’elle a déjà eu l’occasion de visiter «il y a très longtemps», l’icône de la chanson française y interprètera des titres très variés, de Jacques Prévert à Jacques Brel en passant par Léo Ferré, et sera accompagnée au piano par son époux, Gérard Jouannest, et à l’accordéon par Jean-Louis Matinier.
Juliette Gréco veut profiter de chaque instant sur scène et l’on décèle une légère tristesse lorsqu’est évoquée la fin de sa carrière. «J’essaie d’oublier», confie-t-elle en entrevue à L’Express. «Je profite de chaque concert pleinement, de toutes mes forces et avec beaucoup de bonheur. Je refuse de penser à la fin.»