Le Québec a fait du 24 juin la journée officielle de sa fête nationale. Pourtant, la Saint-Jean-Baptiste, c’est beaucoup plus que cela. Si vous êtes un francophone de l’Ontario, c’est aussi votre fête. En fait, on dit que c’est la fête de tous les francophones de l’Amérique du Nord. Et c’est aussi une fête patronale qui est soulignée un peu partout dans le monde.
En fouillant un peu dans quelques ouvrages de référence et sur certains sites web, on découvre que la tradition par laquelle on fait la fête le 24 juin remonte à l’Antiquité. De nombreux peuples, dont les Gaulois, se faisaient un devoir de souligner le solstice d’été, qui se produit pourtant le 21 juin. En certains endroits, on allumait des feux pour célébrer l’événement. La fête païenne a été christianisée au IVe siècle, soulignant la nativité de Saint-Jean-Baptiste.
Au Canada, la tradition des feux aurait été perpétuée dès 1636 le long du fleuve Saint-Laurent. Le Journal des Jésuites mentionne même qu’en 1646, «le 23 juin se fit le feu de la Saint-Jean sur les huit heures et demie du soir. On tira cinq coups de canon et on fit deux ou trois fois la décharge des mousquets». Plus tard, vers 1850, l’historien Benjamin Sulte rapporte avoir vu des «feux qui se regardaient» de part et d’autre du fleuve Saint-Laurent.
De nos jours, les canons et les mousquets sont moins à la mode, mais les feux de joie et les feux d’artifice sont encore bien présents.
Au Portugal et en Laponie, on se rassemble autour de feux de joie. En Italie, on se baigne dans les cours d’eau et les fontaines en guise de purification. Les Espagnols descendent dans la rue pour célébrer la «noche de San Juan». En Norvège, la St Hans est l’occasion de passer la nuit dehors à boire et à danser. Les Norvégiens en profitent pour faire un brin de ménage parmi leur mobilier. Les bûchers ainsi créés atteignent jusqu’à trois mètres de haut, et les grandes agglomérations désignent même des responsables par quartier à qui elles distribuent des lances à incendie.