«Jouer pour le jeune public revêt une grande responsabilité» – Pier Rodier

Prix Victor Tolgesy 2020

Pier Rodier. Photo: Théo Rodier
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Publié 20/04/2020 par Paul-Francois Sylvestre

L’entrepreneuriat artistique a toujours fasciné Pier Rodier, 57 ans et natif d’Ottawa, tant dans ses rôles de dramaturge, metteur en scène et interprète que scénographe. Le Conseil des arts d’Ottawa et la Ville viennent de reconnaître son engagement et son succès en lui accordant le Prix Victor Tolgesy.

Cette distinction rend hommage à une personne qui s’est illustrée par sa contribution importante à l’enrichissement de la vie culturelle de la capitale canadienne.

«La production artistique autant que l’art de la performance m’ont toujours intéressé», affirme le directeur artistique et cofondateur (1979) de la compagnie Vox Théâtre.

Enjeux post-pandémie

La carrière de Pier Rodier est intimement mêlée à celle de sa complice Marie-Thé Morin. Ils ont écrit et joué ensemble de nombreuses fois. L’un et l’autre aiment s’accompagner parce que découverte, exploration et encouragements sont toujours au rendez-vous. «Il n’y a pas de barrière entre nous, pas de cloisonnement au niveau du texte, de la mise en scène ou de l’interprétation.»

L’auteure Marie-Thé Morin, confondatrice de Vox Théâtre à Ottawa.

C’est Marie-Thé Morin qui a proposé la candidature de Pier Rodier au Prix Victor-Tolgesy. Le communiqué précise que «Pier garde les pieds ancrés dans le présent et axe ses réflexions artistiques et culturelles sur les enjeux post-pandémie».

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L’un des enjeux qui tiennent à cœur au lauréat est de trouver une nouvelle façon de vivre en communauté, surtout en milieu urbain. «Je crois qu’on développera l’entraide autrement. Peut-être que nos prestations se feront plus en salles de classe qu’en salles de spectacle.»

Pas de tabous

Le nom de Pier Rodier est intimement associé à des pièces pour jeune public comme Cendrillon 23 h 59, Oz et Pinocchio, ou encore Toutou, plus récemment. Il a joué dans plus de 30 spectacles ayant tourné en Ontario et au Canada. Certaines de ses prestations ont été pour public adulte.

«Dans le cas des enfants, le théâtre est une première rencontre de partage. On leur raconte une histoire, ils applaudissent et échangent ensuite», confie Pier Rodier. «Être avec l’autre est très important à cet âge, d’où une grande responsabilité sur nos épaules.»

Quand on lui demande s’il y a des sujets qu’il ne faut pas aborder avec les enfants, comme la violence, l’orientation sexuelle ou l’inceste, il lance tout de go que «cela dépend de la force du spectacle et du code utilisé».

Il entend d’ailleurs produire la pièce Ladies and Gentlemen, Boys and Girls de Dave Deveau, sur la situation d’un enfant transgenre.

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Pier Rodier a remporté le Prix Rideau d’interprétation pour sa prestation dans Toutou en 2017. Photo: Marianne Duval

Un artiste multidisciplinaire

Ce n’est pas le premier prix que reçoit Pier Rodier. En mai 2000, la Fondation franco-ontarienne lui accordait le Prix d’excellence pour un artiste franco-ontarien remis par Théâtre Action. En 2017, le spectacle Toutou remportait le Prix Rideau dans les catégories «interprétation» et «spectacle de l’année».

L’artiste a rempli presque tous les rôles imaginables dans le domaine des arts de la scène: auteur, interprète, metteur en scène, scénographe, chanteur, musicien et directeur artistique. «Si j’avais à choisir, je dirais que je préfère le jeu.»

Et de plus en plus un jeu avec peu de mots: «J’aime raconter avec des marionnettes, par exemple. Sans faire de jeu de mots, il doit y avoir un fil conducteur, mais pas nécessairement un début, un milieu et une fin.»

Après son cours à l’École secondaire André-Laurendeau, Pier Rodier a immédiatement cofondé le Théâtre Le Cabano, devenu Vox Théâtre. Il n’a pas senti le besoin de s’inscrire dans un conservatoire ou un département de théâtre. Sa formation s’est faite auprès de spécialistes comme Brigitte Haentjens (mise en scène), Francine Côté (clown), Harold Rhéaume (danse), Diane Bouchard (marionnettes), Jennifer Allan (voix) et Michel Comeau (masque), pour n’en nommer que quelques-uns.

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