L’aquarelliste Joseph Mallord William Turner, impressionniste avant la lettre, est tout simplement le plus grand peintre anglais. C’est le Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO) qui le dit et, pour le démontrer, qui accueille jusqu’au 31 janvier une cinquantaine de ses toiles et dessins créés dans les quinze dernières années de sa vie.
Comme Turner en a fait 30 000, de l’âge de 12 ans jusqu’à sa mort à 76 ans, en 1851, cette exposition itinérante, venue du musée Tate de Londres, ne représente qu’une infime partie de son oeuvre.
Dans une première salle du musée torontois, on réussit toutefois à nous montrer ses influences, ses contemporains, notamment Gainsborough, et les Français qu’il a marqués, comme Monet, réfugié en Angleterre pendant les guerres napoléoniennes.
Ce contexte politique et militaire a d’ailleurs aussi inspiré Turner. On trouve notamment à l’AGO un Napoléon en exil au milieu d’une scène de désolation.
On y apprécie également à quel point JMW Turner, véritable bourreau de travail, a révolutionné son art, expérimentant constamment avec des produits nouveaux ou inattendus (bière, crachat…).
C’est un des thèmes du récent film Mr. Turner (incarné par Timothy Spall), avec bien sûr celui de ses amours qu’il a gardés plus ou moins secrets parce qu’il ne voulait pas s’encombrer d’une famille… et qu’il se trouvait laid.