Jérôme Bosch et Marie Chouinard: «J’aurais dû y penser moi-même»

Cette semaine au Canadian Stage

Une scène du Jardin des Délices de Marie Chouinard, inspirée de Bosch. (Photo: Sylvie Ann Par)
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Publié 18/04/2017 par François Bergeron

Le 500e anniversaire de la mort du peintre néerlandais Hieronymus (Jérôme) Bosch, l’an dernier, a été marqué aux Pays-Bas par de nombreuses activités, dont une commande à la chorégraphe québécoise Marie Chouinard autour de l’oeuvre phare du maître de la Renaissance flamande: Le Jardin des Délices.

Présenté pour la première fois l’été dernier à Hertogenbosch, la ville natale de Bosch, ce spectacle, mettant en vedette les dix danseurs de la Compagnie Marie Chouinard, arrive à Toronto cette semaine – du 19 au 23 avril – au théâtre Bluma Appel du Canadian Stage, après l’Italie, la France, la Belgique et Montréal.

2016 a été une grande année pour Marie Chouinard, qui a reçu un Prix du Gouverneur général pour l’ensemble de sa carrière, le prix Walter Carsen d’excellence en arts de la scène, et qui a été nommée directrice de la Danse de la Biennale de Venise. Rejointe par L’Express à Monaco, où elle monte une pièce pour les Ballets de Monte-Carlo qui connaîtra sa première mondiale le 27 avril, elle précise que Le Jardin des Délices est l’une des sept oeuvres de sa Compagnie qui tournent cette année sur les plus grandes scènes mondiales.

Le triptyque du peintre néerlandais Jérôme Bosch: Le Jardin des Délices.
Le triptyque du peintre néerlandais Jérôme Bosch: Le Jardin des Délices.

Le Jardin des Délices est une commande, «mais j’aurais dû y penser moi-même», dit-elle. «Depuis longtemps que je m’intéresse aussi aux arts visuels et que je visite les musées, Bosch est l’un des mes artistes fétiches.»

La chorégraphe Marie Chouinard (Photo: Sylvie Ann Par)
La chorégraphe Marie Chouinard (Photo: Sylvie Ann Par)

Elle s’est donc plongée corps et âme dans ce triptyque pour recréer sur scène la vision fantasmagorique de l’artiste, sur une musique originale de son complice Louis Dufort.

Il y aura donc trois actes, assez différents les uns des autres, puisque les trois panneaux du Jardin des Délices représentent trois grands moments du Paradis terrestre: la création d’Adam et Ève, la multiplication et les tribulations des humains et des animaux, et la descente aux enfers.

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Ce sont des «paysages émotifs» qui représentent trois mondes nés de l’inspiration de Bosch.

La Compagnie Marie Chouinard se produit périodiquement à Toronto. Au Canadian Stage, elle a présenté Le nombre d’or (Live) en 2013 et Orphée et Eurydice en 2011, deux spectacles «mémorables» selon le directeur artistique Matthew Jocelyn.

Menant de front plusieurs projets exaltants, elle s’étonne de réaliser qu’elle a créé Le Jardin des Délices depuis moins d’un an: «Oui c’est vrai, je pensais que ça faisait au moins un an et demi. Le temps est vraiment élastique quand on travaille beaucoup.»

Dès sa première oeuvre en 1978, Marie Chouinard s’est imposée dans le monde de la danse contemporaine, à Montréal d’abord mais ensuite rapidement sur les cinq continents. Elle a produit pas moins de 30 solos avant de créer sa Compagnie en 1990. Plusieurs des oeuvres de son répertoire, comme Le Sacre du Printemps, tournent depuis 20 ans. Ses classes de maître sur sa technique originale sont très en demande. Elle est entrée dans Le Petit Larousse illustré en 2010 et dans Le Robert en 2011.

Une scène du Jardin des Délices de Marie Chouinard, inspirée de Bosch. (Photo: Nicolas Ruel)
Une scène du Jardin des Délices de Marie Chouinard, inspirée de Bosch. (Photo: Nicolas Ruel)

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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