«Je suis très inquiet: rarement la situation internationale a été aussi tordue.» Venant de l’ancien premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, aujourd’hui sénateur, qui s’exprimait lundi soir à la tribune du Club canadien de Toronto, l’avertissement doit être pris au sérieux.
S’adressant à un parterre de gens d’affaires comprenant notamment une délégation de jeunes entrepreneurs français en visite à Toronto et des membres du Canadian Club, avec qui le Club canadien organisait l’événement, ce vétéran de la scène politique française a souligné à la blague qu’il séjournait à l’hôtel Trump, mais que «l’incertitude» qu’engendre la campagne électorale américaine n’a rien de drôle.
Selon lui, on a aussi des raisons de s’inquiéter de «la concentration des pouvoirs» en Chine, des menées extérieures de la Russie «cherchant à compenser des insuccès à l’intérieur», du Brexit «qui mènera nécessairement à un accord inférieur à l’arrangement européen actuel», et bien sûr de la «complexité» de la situation au Levant et à l’anarchie qui risque de s’étendre à l’Égypte, la Libye, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc…
«Si nous perdons une jeune démocratie comme la Tunisie», demande-t-il, quelle chance avons-nous de rescaper quoi que ce soit dans tout le monde arabe et le Moyen-Orient?
En France, le débat politique est également marqué par «une recherche de solidité» après des attaques terroristes à répétition et dans ce contexte international préoccupant.