Le 9 mai prochain, Jean-Michel Jarre, la légende de la musique électronique française, donnera enfin son premier concert au Canada, au Sony Centre for the Performing Arts à Toronto, dans le cadre de sa tournée mondiale Electronica. Il passera ensuite à Montréal pour une soirée, avant de s’envoler pour plusieurs dates aux États-unis. L’Express l’a rencontré pour lui poser quelques questions avant sa venue, qui s’annonce comme un des très grands moments culturels de l’année.
Qu’est ce qui vous a amené à orienter votre carrière uniquement vers la musique électronique, spécialement dans les années 70?
J’ai découvert les instruments électroniques au début des 70’s, qui furent une grande période de recherche et développement dans cette voie. Ils correspondaient exactement a la manière dont je souhaitais exercer la musique: être mon propre luthier, pouvoir créer, modifier, affiner mes propres sons, un peu comme de la cuisine.
Je suis de Lyon, et à Lyon nous aimons bien penser que nous sommes la capitale mondiale de la cuisine. Du coup, mélanger les ingrédients, les saveurs, les épices, un peu comme dans la peinture, surtout non figurative, où on travaille les matières en plus des couleurs (j’étais très branché sur la peinture et j’ai hésité longuement entre la peinture et la musique), le fait de pouvoir composer pas seulement avec des notes et un solfège, mais aussi en fonction de bruits, de sons, qu’on pouvait créer, enregistrer: j’avais l’impression que ces nouveaux outils et instruments allaient changer radicalement la manière d’appréhender la musique, de la produire, de l’écouter, et très vite, j’ai été convaincu que l’avenir était là, en tout cas le mien.