Diffusé dans une centaine de salles à travers le Canada depuis le 26 septembre, J’ai serré la main du diable de Roger Spottiswoode, adaptation du livre éponyme du général des Forces armés canadiennes Roméo Dallaire, livre un témoignage poignant sur les exactions commises au Rwanda en 1994. L’occasion de revenir sur l’histoire malheureusement trop méconnue de l’un des génocides les plus barbares de l’histoire moderne.
En géopolitique comme en rugby, c’est toujours de la faute des Anglais. L’adage, plus que jamais d’actualité en cette période de célébration de l’ovalie et de conflits géostratégiques majeurs au Moyen-Orient, est évidemment d’origine française.
Cette fois pourtant, c’est bien à la conscience de la francophonie que Shake Hands With The Devil fait appel, plus exactement à celle de nos cousins belges.
Car si les Britanniques ont maintes fois démontré leurs capacités à déstabiliser une région du monde à coups de décolonisation hasardeuse, la Belgique – dans l’indifférence générale – a su façonner le Rwanda en une poudrière instable avant de s’en détacher.
Nous sommes en 1959, et la société rwandaise, après la brève colonisation allemande et la prise de pouvoir belge, est maintenant articulée autour d’un système de société à l’occidentale, faite de castes et de différenciations ethniques.