Le petit Jacquot de Nantes est de retour dans les salles obscures. La Cinémathèque Ontario a en effet programmé une rétrospective du réalisateur français Jacques Demy (1931-1990), du 15 février au 16 mars prochains.
Seize films seront présentés, des célèbres Parapluies de Cherbourg à Trois places pour le 26 en passant par Les Demoiselles de Rochefort, Peau d’âne, Lola… sans oublier trois documentaires d’Agnès Varda sur son époux Demy et son oeuvre: Les Demoiselles ont eu 25 ans, Jacquot de Nantes et L’Univers de Jacques Demy.
L’oeuvre de Demy est particulière, originale, même s’il a aussi puisé son inspiration dans des oeuvres et des styles existants. On ressent ainsi l’influence de la comédie musicale hollywodienne (Les Parapluies de Cherbourg est un film entièrement chanté). Demy appréciait aussi les mélodrames de Vincente Minnelli, les films de Robert Bresson ou encore ceux de Max Ophuls.
Adulé, Demy a aussi parfois été qualifié de simpliste ou de naïf. Pour James Quandt, programmateur principal à la cinémathèque, ces critiques sont exagérées: «Demy a toujours été attiré par les grandes émotions, les contes de fées et le vieux cinéma, mais il montre aussi dans ses fims une connaissance très vive et profonde de la condition humaine.»
Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé, lui qui a accueilli les films de Demy avec un grand enthousiasme. «Ses films ont plu, explique James Quandt. Peut-être parce qu’ils ont offert de la légèreté et du charme, de la couleur et de la musique au cours d’une décennie où le cinéma reflétait un monde très sombre. Et on ne peut pas non plus sous-estimer son superbe goût dans le choix des actrices: Catherine Deneuve, Anouk Aimée, Danielle Darrieux, Jeanne Moreau, Dominique Sanda!»