Irrigation sur commande pour réduire la consommation d’eau

Jared Stoochnoff AgInnovation
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Publié 16/02/2018 par Lisa McLean

Il faut beaucoup de travail, et beaucoup d’eau, pour produire des arbres et des arbustes sains pour le secteur des plantes ornementales du Canada. L’industrie, qui compte environ 3 500 pépinières au pays, utilise quelque 190 millions de mètres cubes d’eau chaque année.

Toutefois, de récentes recherches suggèrent qu’il s’agirait d’une quantité de deux à trois fois supérieure à celle dont ont besoin les arbres en santé. Justement, un nouvel outil sera bientôt offert aux pépiniéristes pour les aider à déterminer quand ouvrir et fermer leur système d’arrosage.

Jared Stoochnoff, un étudiant de cycle supérieur à l’Université de Guelph, au Controlled Environment Systems Research Facility de la School of Environmental Sciences, s’est fait le pionnier d’une nouvelle stratégie de gestion de l’irrigation visant à réduire la consommation en eau et à atténuer l’impact environnemental des activités des pépinières ornementales.

On arrose trop

«Étant donné que, bien souvent, les responsables de l’irrigation dans les pépinières ne disposent pas de moyens fiables pour prévoir quantitativement les besoins réels en eau des plantes, ils misent sur la précaution et ont tendance à trop arroser les plantes», explique M. Stoochnoff. «Cela entraîne un ruissellement d’eau et d’engrais qui nuit aux bassins versants locaux.»

L’équipe de M. Stoochnoff a utilisé un équipement de détection haute technologie pour mesurer l’état hydrique des plantes et quantifier les seuils de tolérance au stress hydrique des cultures. Lorsqu’ils ont mis à l’essai des calendriers d’irrigation fondés sur les besoins réels des cultures, ils sont parvenus à réduire de 60% la consommation en eau de la pépinière sans nuire à la croissance totale ou à la valeur marchande des plantes.

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«Sur le plan économique, il ne serait pas envisageable de doter toutes les pépinières du pays de l’équipement que nous avons utilisé. Cependant, en déterminant les relations entre les niveaux de stress hydrique des cultures, les conditions météorologiques et les seuils de tolérance au stress hydrique de chaque espèce, nous pouvons prédire la fréquence optimale d’irrigation à l’aide de données de stations météorologiques locales», affirme M. Stoochnoff.

Alerte

M. Stoochnoff avait créé un programme prototype utilisant les données de stations météorologiques locales pour prédire les seuils de tolérance au stress hydrique des plantes. Chaque fois que les plantes atteignaient ce seuil, le programme déclenchait l’irrigation et en avisait M. Stoochnoff par messagerie texte. Ainsi, M. Stoochnoff était en mesure de surveiller les conditions météorologiques actuelles à la pépinière et les quantités d’eau récemment utilisées, voire de déclencher l’irrigation directement à partir de son téléphone cellulaire, au besoin.

Dans une prochaine étape, l’équipe de M. Stoochnoff entend mettre au point une application du programme, qui pourra être offerte à un plus grand nombre de pépinières pour effectuer des essais. Il explique que les pépinières pourront adapter le programme à leurs préférences d’arrosage.

«Une fois adopté par le secteur des pépinières, le programme pourrait permettre de conserver des millions de litres d’eau chaque année et ainsi réduire l’empreinte écologique des activités des pépinières ornementales», conclut M. Stoochnoff.

Auteur

  • Lisa McLean

    Journaliste à l'agence AgInnovation Ontario, basée à Guelph: nouvelles et reportages sur l’innovation agricole et le développement du milieu rural.

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