Invitation à un voyage exotique

Lancement du DVD Mama Oh de Njacko Backo

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Publié 05/02/2008 par Carole Nkoa

Vendredi 1er février, Njacko Backo et son groupe Kalimba Kalimba offrait à l’Hôtel Gladstone, devant un public de 300 personnes une soirée aux rythmes épicés. Mariage de ses origines camerounaises aux réalités qu’il questionne sans cesse, sa musique entraînante enrobe aussi une tonalité éducatrice. Portrait d’un artiste complet.

Les percussions: djembé, tambours, tam-tam ont toujours été des rythmes entraînants et exotiques. Elles créent une musique qui pourrait s’accompagner de silence ou de paroles; quoiqu’il en soit, leur force pénètre inévitablement chaque âme et secoue les cœurs.

Njacko Backo, artiste bien connu dans la communauté francophone de Toronto fait partie de ceux qui nous font vibrer, nous font danser et trépigner des pieds.

Mais il est aussi un de ces artistes qui se donne comme mission d’ouvrir les cœurs à l’amour et au respect. Il vit de son art: la musique, qu’il fait profiter à toutes les tranches d’âge: depuis les enfants jusqu’aux adultes.

Ce vendredi dernier, pour rendre hommage à son dernier disque, le dixième depuis le début de sa carrière, il y a 30 ans, Njacko a choisi de chanter l’amour dans cet album intitulé Mama Oh. «Cet album symbolise l’amour, la réalité entre nous et tous les êtres humains; surtout entre nous et nos mères.

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Après tout, nous avons passé neuf mois dans leur ventre et quels que soient les problèmes, nous devons les remercier».

Le ton de cet album repose sur les questionnements de l’artiste, compositeur, chanteur et musicien, qu’il aborde à travers cette thématique de l’amour à une mère. «Il faut penser à la façon avec laquelle nous vivons, à la façon dont l’Afrique fonctionne. Je veux que l’Afrique soit prospère, pour avoir la paix et le respect de nous-mêmes».

C’est devant une foule immense qu’à l’Hôtel Gladstone Njacko Backo et les Kalimba Kalimba ont partagé le fond des réflexions personnelles du chanteur en mettant une ambiance débordante d’énergie et de danse.

«Au moins 300 personnes étaient là et le monde a dansé sur les rythmes du Cameroun de 21 heures à 1 heure du matin». Njacko est aux anges. Sa carrière aujourd’hui établie et sa réputation internationale, il vit la musique, il retransmet aux autres peuples la culture et les traditions de sa terre natale: le Cameroun. Il fait vivre sa passion sans limite. «Je n’ai plus besoin de notoriété, je suis déjà connu. Je veux faire partager ma musique et permettre aux gens de s’amuser et de connaître d’autres cultures».

Au centre de ce concert, Njacko Backo célébrait aussi l’ouverture officielle du Mois de Février, Mois de l’Histoire des Noirs. Pour lui, artiste noir, vivant au Canada depuis près de 20 ans, il est capital de se prononcer. Il faut partager un peu de soi avec les autres et recevoir des autres.

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Sans aucun consteste, Njacko est fier de ses origines, de sa culture et de sa vocation d’éducation que lui confère son métier. «L’histoire des Noirs, ici, en Europe ou en Afrique est signicative. Le Noir fait partie de la vie. Lorsqu’on ne parle pas des Noirs, il n’y a pas de vie» continue t-il.

Njacko raconte alors un épisode de sa vie personnelle. «Aujourd’hui ma fille a 18 ans mais quand elle avait quatre ans, nous vivions encore à Montréal. Un jour, ses camarades à l’école lui ont demandé pourquoi elle n’était pas blanche. Elle est rentrée à la maison triste et bouleversée. Je lui ai dit : prends cette feuille de papier, de couleur blanche et demande à tous tes camarades, qui de cette feuille de papier ou d’eux est blanc. C’était unanime: seule la feuille de papier était réellement blanche. Depuis, ce jour, ma fille a appris à vivre son identité avec fierté.

«Nous sommes éduqués pour comprendre l’être humain», poursuit-il mais aussi sans doute pour s’en rapprocher par nos différences.

Njacko Backo a le mérite de diffuser sa musique dans toutes les sphères possibles, notamment dans les écoles primaires et secondaires, en apprenant aux enfant l’estime de soi par la musique, le chant, le respect des autres et de soi-même.

Si par sa musique, Njacko Backo allume le feu pendant un concert, il sait aussi éteindre les flammes de l’indifférence pour ouvrir la voie à la tolérance et à l’acceptation de soi et des autres.

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