Intense chasse à l’homme au Manitoba: ça risque de finir en fusillade

C’est une traque qui tient le pays entier en haleine et qui est même suivie à l’international. Depuis une semaine, Kam McLeod, 19 ans, et Bryer Schmegelsky, 18 ans, présumés auteurs de trois homicides, sont activement recherchés par la Gendarmerie Royale du Canada et les forces policières de quatre provinces, avec l’appui de militaires.

Démarrée en Colombie-Britannique, la traque se poursuit actuellement au nord du Manitoba.

Une semaine de traque

Après avoir passé le village de Gillam au peigne fin, sans succès, c’est à York Landing que se poursuivent les recherches des deux présumés meurtriers

Hier vers 17 heures, la GRC a reçu un renseignement indiquant que deux hommes correspondant à la description des suspects recherchés ont été vus à York Landing. En fonction des renseignements obtenus, la GRC a immédiatement déployé de nombreuses ressources dans la communauté

— GRC Manitoba (@GRCManitoba) July 29, 2019

Les équipes de la GRC assurent déployer «tous les efforts  pour arrêter deux hommes correspondant à la description des suspects» et conseillent aux habitants de «rester à l’intérieur» et de s’assurer que les «portes et fenêtres sont verrouillées».

Cette localité habituellement tranquille compte environ 500 habitants.

3000 kilomètres

Tout commence aux alentours du 12 juillet quand le duo de Port Alberni, sur l’île de Vancouver, annonce partir chercher du travail du côté de Whitehorse au Yukon.

Le lundi 15 juillet, un jeune couple de voyageurs, l’Australien Lucas Fowler et l’Américaine Chynna Deese, est retrouvé tué par balles près de Liard Hot Springs dans le nord-est de la Colombie-Britannique.

Le vendredi 19 juillet, la police découvre le corps du botaniste de Vancouver, Leonard Dyck, près de Dease Lake, un peu au sud-ouest de Liard Hot Springs (à la hauteur de Juneau, la capitale de l’Alaska).

Le corps se trouve à deux kilomètres du pick-up incendié de McLeod et Schmegelsky.

De victimes à suspects

On pense au début que les deux jeunes hommes pourraient avoir disparu tragiquement eux-aussi, mais le mardi 23 juillet, la GRC confirme leur statut de suspects dans les assassinats de Fowler, Deese et Dyck.

C’est alors que débute la traque, alors que les deux suspects ont quitté la Colombie-Britannique et ont été vus le dimanche 21 juillet à Cold Lake en Alberta et, plus tard le même jour, à Meadow Lake en Saskatchewan.

Samedi 27 juillet, c’est au Manitoba, à Gillam, qu’ils sont signalés. À cet endroit, une Toyota calcinée a été retrouvée, véhicule sans doute volé qui a pu permettre leurs déplacements.

C’est aujourd’hui aux alentours de York Landing que se concentrent les recherches.

Drones et militaires entrent en action

La police fédérale a annoncé le déploiement de ressources «significatives» sur le terrain, dont un groupe tactique d’intervention de la GRC, des chiens pisteurs et même du soutien aérien: un C130 Hercules et un CP-140 Aurora des Forces armées canadiennes

Samedi et dimanche, des unités déployées ont ratissé le secteur de Gillam. «Les agents fouillent les chalets, voies d’eau et terrains le long de la voie ferrée pour repérer tout signe. La fouille se fait à pied et du haut des airs», indique la GRC dans un tweet daté du 28 juillet.

C’est une traque périlleuse dans cet environnement hostile, infesté de moustiques et peuplé d’ours et de loups.

Un ours polaire a été repéré pendant la recherche des suspects plus tôt aujourd'hui – à environ 200 km au nord de Gillam. Une partie de la faune que l'on peut trouver dans le nord du Manitoba. pic.twitter.com/kSz8HW12S3

— GRC Manitoba (@GRCManitoba) July 27, 2019

La police a fait du porte-à-porte et fouillé des bâtiments désaffectés, sans succès.

Nos agents ne doivent pas seulement ratisser des kilomètres de forêt boréale dense, ils doivent aussi fouiller de gros bâtiments abandonnés comme celui ci (env. 600 pièces) situé au camp de la station de conversion Keewatinohk, près de Gillam. #GRCManitoba @manitobahydro pic.twitter.com/inEMJtcqI5

— GRC Manitoba (@GRCManitoba) July 27, 2019

Une potentielle «mission suicide»

Pour Al Schmegelsky, le père du suspect Bryer Schmegelsky, ce sont de «bons garçons, fans de jeux vidéo, amis depuis l’école élémentaire. […] Ils ne sont pas violents, ce sont des bonnes personnes», dit-il le 23 juillet aux médias… quand les deux suspects était encore considérés comme «portés disparus».

Dès le lendemain, cependant, alors qu’on traque désormais des présumés tueurs, il confie sa peur d’une potentielle «mission suicide», allant jusqu’à une confrontation finale avec la police.

Les deux fugitifs, deux «grands minces», sont dépeints comme des «survivalistes», adeptes des techniques de survie face à un éventuel cataclysme: passion qu’ils auraient commencé à développer il y a plus de deux ans.