Intelligence artificielle: plus d’emplois créés que détruits

Une première conférence Pop Up de TFO

Cette première conférence «Pop Up» de TFO avait lieu dans une ancienne église.
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Publié 07/06/2017 par François Bergeron

L’avènement de l’intelligence artificielle – pour produire un bulletin de nouvelles, composer de la musique ou enseigner aux jeunes – va créer plus d’emplois qu’elle ne va en éliminer ou déplacer. Les entreprises de ce secteur peinent d’ailleurs à recruter les chercheurs chevronnés dont ils ont besoin: il y a plus de postes que de candidats.

C’est ce qu’ont assuré les panélistes de la première conférence «Pop Up» organisée mardi matin dans une ancienne église du centre-ville de Toronto par le Groupe Média TFO. Selon eux, l’intelligence artificielle, qui n’en est qu’à ses balbutiements, inaugurera «une nouvelle ère d’apprentissage»: le thème de cette activité qui a attiré une centaine de personnes impliquées dans ces domaines.

«Taper à l’ordinateur, comme nous le faisons aujourd’hui, nous apparaîtra demain aussi archaïque que changer les postes de la télévision en tournant un bouton comme on le faisait au début», a imagé Simon Foster, le fondateur de Chatter Research, spécialisé dans la rétroaction immédiate de la clientèle.

Et c’est surtout l’intelligence artificielle qui permettra cette nouvelle ère d’interaction et de «conversation» entre l’humain et ses machines, comme on commence déjà à le voir avec les logiciels activant téléphones et ordinateurs avec la voix et, associés à nos moteurs de recherche, répondant à des questions factuelles.

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HAL

De HAL (2001 l’odyssée de l’espace) à Terminator, l’intelligence artificielle suscite des craintes, a reconnu Simon Foster. «Les machines vont-elles devenir plus intelligentes que nous?», demande-t-il. «Oui, bien sûr!» répond-il, «mais nous en conserverons le contrôle».

L’AI ne fait pas peur non plus à Tonya Custis, directrice de la recherche chez Thomson Reuters: «C’est juste des maths!»

Elle envisage des applications optimisant la recherche et le tri de nouvelles provenant de sources multiples, dont les médias sociaux. Présentée comme pouvant assister les rédacteurs en chef en les dirigeant rapidement vers les nouvelles du jour «les plus importantes», cette intelligence artificielle pourrait cependant arriver à les remplacer, puisque chaque citoyen y aurait éventuellement accès directement.

On ne remplacera cependant pas les journalistes sur le terrain (quoiqu’une intelligence artificielle serait certainement en mesure d’écrire un texte de nouvelle), ni le flair ou l’originalité des proprios de médias qui choisissent de mettre en valeur certains points de vue ou du contenu spécialisé.

La discussion était animée par la journaliste Jacqueline Milczarek, vp chez iPolitics Live.
La discussion était animée par la journaliste Jacqueline Milczarek, vp chez iPolitics Live.

Artistes virtuels

De même, Élodie Lorrain-Martin, vp du développement et directrice de la création musicale chez Neweb Labs, n’imagine pas un monde où les artistes et autres créateurs seront remplacés par des robots. Elle travaille pourtant à créer un hologramme de chanteuse, animé en coulisses par une vraie chanteuse, qui risque de froisser certains artistes.

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Cette même technologie servirait aussi à nos machines «intelligentes» à mieux comprendre nos intonations et nos intentions quand on leur parle.

Ce futur fabuleux ne se crée toutefois pas par magie, avertit Gordon Kurtenbach, le directeur de la recherche chez Autodesk, qui vend des logiciels de design de produits, d’animations et de construction. «Ça prend du talent, du travail et un bon environnement.»

L’Ontario offre un tel environnement dynamique, sécuritaire et accueillant pour les chercheurs du monde entier, y compris pour les Américains «par les temps qui courent», a-t-on souligné. Cela freinerait et même inverserait un exode des cerveaux généralement motivé par les salaires faramineux offerts à Silicon Valley.

Glenn OFarrell
Glenn OFarrell

Des milliards $

Clôturant cette conférence, le ministre de la Recherche, de l’Innovation et des Sciences, Reza Moridi, a mentionné que le gouvernement ontarien dépensera plus de 100 milliards $ en 10 ans sur 5500 projets de recherche en technologie de pointe.

On retrouvait sur la scène et dans la salle des représentants de l’Institut Vecteur, un groupe de recherche sur l’intelligence artificielle nouvellement créé à l’Université de Toronto grâce à des octrois des gouvernements fedéral et de l’Ontario (50 millions $ chacun) et des partenariats avec plusieurs entreprises privées.

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Le pdg de TFO, Glenn O’Farrell, indique qu’il souhaite organiser trois ou quatre fois par année, à différents endroits, de tels événements bilingues (présentation dans les deux langues, débat en anglais dans ce cas-ci) autour des technologies et des médias de demain.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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