Qu’ont en commun les inondations du Saguenay (1996), la crise du Verglas (1998) et le glissement de terrain de Saint-Jude (2010) ? Ces catastrophes soulignent notre vulnérabilité face aux éléments naturels. Mais en avons-nous tiré des leçons ?
«Nous avons plus tendance à nous préparer pour la dernière catastrophe que d’appréhender la prochaine», explique Michel C. Doré, professeur invité au département de géographie de l’Université du Québec à Montréal, lors du 12e colloque sur les risques naturels du Congrès de l’Association francophone pour le savoir.
«L’histoire se répète trop souvent en matière de catastrophes naturelles.» Il importe de tenir compte de la variabilité naturelle, importante dans nos régions, mais également de passer en mode adaptation.
Interrogé sur la difficile gestion des présentes inondations québécoises qui affectent plus de 160 municipalités — dont une dizaine ont proclamé l’état d’urgence — et près de 4000 résidences, l’expert pointe du doigt le retard québécois en matière de concertation et la difficulté de viser en priorité le besoin des populations.
«Il y a de nombreux problèmes de collaboration et de communication entre les divers intervenants. Par exemple, pourquoi les villes de Montréal et de Laval refusent encore la participation des bénévoles en intervention de secours alors que les besoins sont grands?»