Le référendum sur l’indépendance du Québec de 1995 n’a pas fait que diviser les Québécois. Déjà éloignés l’un de l’autre en raison d’intérêts divers, le Québec et la francophonie du reste du Canada n’auront jamais apparu si séparés que lors de la campagne référendaire.
«Je dirais qu’au référendum de 1995, c’est le moment où la francophonie hors Québec et les Québécois ont été les plus éloignés dans leur volonté de vivre en commun depuis les années 1960», estime le sociologue Joseph-Yvon Thériault, professeur à l’Université du Québec à Montréal.
Autodétermination
Les années 1960 avaient été marquées par un évènement majeur dans les relations entre les francophones du pays, soit les États généraux du Canada français de 1967, qui ont réuni les forces vives et les représentants de toute la francophonie canadienne.
On considère généralement que c’est à ce moment que le Canada français a éclaté. Une motion visant à reconnaitre le droit du Québec à son autodétermination — bref, à décider de son indépendance — a planté le clou dans le cercueil.
«Et les francophones hors Québec ont refusé, à l’exception des Acadiens qui étaient plus près des Québécois aux États généraux que le reste de la francophonie hors Québec», souligne Joseph-Yvon Thériault.