Iconoplast. À première vue, pour une entreprise de rénovation sculpturale, le jeu de mot est abordable mais un peu abscons. Mais la société familiale de Jean-François Furieri n’a pas d’iconoclaste que le nom, puisque sa conception de l’architecture est on ne peut plus originale: la réadaptation modernisée de structures anciennes. Portrait d’un amoureux d’art et d’artisanat, portrait d’un passionné, simplement.
Jean-François Furieri évolue dans un monde à part. Un monde fait de poussières artistiques, de formes géométriques, de visages aux senteurs botaniques.
Un mélange plutôt inhabituel pour un travail qui l’est tout autant: staffeur sculpteur ornemaniste. Mais pour ce Pied-noir, torontois d’adoption depuis 1980, rien de plus concrêt: «Globalement, il s’agit de s’atteler à la restauration historique de monuments soit à l’identique, soit en y apportant une touche moderne ou dimensionnelle. Cette pratique s’étend aussi vers les services aux particuliers, pour ceux qui souhaitent s’offrir des ornements spécifiques voire uniques. Récemment, Iconoplast s’est lancé dans la fabrication de bustes historiques – Voltaire, Jules César, etc. – ornés de compositions florales.»
Une activité qui oscille entre l’art et l’architecture classique, puisque l’entreprise réalise chaque pièce dans son intégralité. Jean-François dessine les plans de chaque prototype, en réalise un original à partir duquel il confectionne le moule qui servira aux reproductions.
Tout un processus dont la famille s’est faite l’ambassadrice depuis trois génération maintenant:«Certains des moules que j’utilise datent de l’époque de mon grand-père, qui a débuté cette activité en Afrique du Nord il y a plusieurs décénies. Mon père a logiquement repris le flambeau ensuite, et je suis le troisième à faire perdurer la tradition.»