On imagine bien ce à quoi peut ressembler l’atmosphère d’un salon funéraire. C’est lourd, pesant, les gens viennent rendre un dernier hommage à un proche disparu. Mathieu Fontaine, réalisateur québécois, a suivi pendant quelques mois des personnes travaillant dans le milieu du salon funéraire. Des embaumeurs, des thanatologues et des patrons d’entreprises. Loin des clichés des vautours de la mort, le documentaire Mort ou vif nous plonge dans la vie de ces travailleurs pas banals, qui veulent redorer le blason de leur métier.
«Quand je vais à l’hôpital voir quelqu’un que je connais, on se dit toujours ‘Ah lui il va essayer de vendre un de ses cercueils’», dit un des personnages devant la caméra. Il est touché, presque abattu de savoir que tout le monde comme un homme qui profite de la mort.
Cet extrait reste un moment fort du documentaire de Mathieu Fontaine, mais il ne représente pas le ton du film. Le ton est plus léger, de manière surprenante en fait.
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«L’intention était de montrer que ce n’est pas nécessairement morbide. Il y a beaucoup d’humanité dans leur job. Ça m’a surpris. Beaucoup font ça dans leur vie pour rendre hommage à ces gens, pour laisser un bon souvenir aux proches. C’était super lumineux comme rencontre», dit Mathieu Fontaine, présent samedi au festival du documentaire Hot Docs où Mort ou vif est présenté.
L’idée du documentaire est née au Mexique. La productrice du film a rencontré des fossoyeurs et a été surprise du côté festif des rituels funéraires. Elle a donc voulu regarder du côté du Québec comment ça se passait. «C’était pour montrer le côté vivant que cela a, pas juste le stéréotype qu’on s’en fait», poursuit le réalisateur.