Écrivain connu en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord, Hédi Bouraoui puise dans ces trois continents pour réfléchir, écrire et innover dans le dire de l’altérité. Voilà ce qui se dégage de la «Croisée des mots» à la Bibliothèque publique de Toronto le jeudi 18 avril.
Écrire est une question de culture, estime Bouraoui, et il faut d’abord très bien connaître sa propre culture pour arriver à la transcender, condition sine qua non pour la transmettre, la transvaser.
«La culture est le chemin le plus court vers la tolérance, ajoute-t-il, et le premier pas vers l’acceptation de la différence.»
Lectorat transculturel
Hédi Bouraoui ne croit pas, contrairement à certains éminents professeurs d’universités, qu’un écrivain francophone doive chercher à imiter Hugo ou Flaubert. Il faut plutôt trafiquer le genre (poésie, roman) pour le rendre conforme à sa culture et lui permettre d’interpeler un lectorat transculturel.
Invité à expliquer comment il s’y prend pour écrire un roman, Bouraoui avoue ne jamais avoir un plan au point de départ. «C’est en marchant que les idées me viennent; j’ai besoin de mouvance.»