Haïti, le secret touristique le mieux gardé des Caraïbes

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Publié 27/10/2015 par Pascale Castonguay

Précédé par sa réputation, Haïti apparaît rarement en tête de liste des destinations vacances. Toutefois, les aventuriers qui feront fi du climat politique, de la pauvreté et des nombreux défis d’Haïti seront récompensés par la pureté de l’expérience touristique haïtienne.

Signe que l’exploitation touristique n’a pas encore atteint son plein potentiel, le symbole du tourisme commercial, soit la carte postale, est peu répandue et demeure un produit artisanal.

D’entrée de jeu, il est de mise de préciser que bien qu’il reste du travail à faire, la vie a définitivement repris son cours depuis le tremblement de terre en 2010 et la reconstruction va bon train.

En fait, Port-au-Prince compte quelques perles, telles que des restaurants à l’abri des curieux où on a l’impression d’être à la campagne en raison de la végétation et du calme qui y règne alors qu’il se trouve à quelques rues à peine d’un quartier très achalandé de Pétionville.

Quoique la capitale ait beaucoup à offrir sur le plan culturel, pour aller au-delà de ce qu’on voit à la télévision et prendre la mesure de l’hospitalité haïtienne dans un cadre enchanteur, il est conseillé de prendre la direction du département du Sud.

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La route du Sud

Grâce à la géographie du pays, la route réserve plusieurs surprises au voyageur. Il est donc préférable d’être alerte puisque les dos d’âne, communément appelés «policier couché» en Haïti, forcent les conducteurs à ralentir brusquement la cadence et les majestueux panoramas apparaissent régulièrement au détour d’un virage.

Du coup, le trajet devient partie intégrante de la découverte et nul besoin d’attendre d’être à destination pour commencer à accumuler les souvenirs.

En raison de la route sinueuse, il faut planifier environ 3 heures et demie pour parcourir les 225 kilomètres séparant Port-au-Prince de Port-Salut. Loin d’être sans intérêt, ce parcours permet à la fois d’apprécier la beauté du paysage et de faire un arrêt éclair à Petit-Goâve, la localité qui a vu grandir l’écrivain Dany Laferrière.

Recommandé par des amis et à proximité de la mer, le Reposoir du village a su nous charmer dès notre arrivée. Cet hôtel d’environ une vingtaine de chambres a un emplacement de rêve en étant à quelques pas de la plage, ce qui permet au visiteur d’être bercé par le bruit des vagues la nuit tombée et de déguster les jus de fruits fraîchement pressés le regard perdu à l’horizon.

Toutefois, à l’écart du circuit du tourisme de masse, les hôteliers refusent de se plier aux conventions. En fait, le prix d’une nuitée à l’hôtel varie en fonction du nombre de personnes qui occuperont la chambre. Ainsi, le prix à débourser pour un couple qui partagera sa chambre d’hôtel sera plus élevé que pour une personne seule qui occuperait la même chambre. Malgré cette tarification originale, le prix d’une nuitée reste convenable, soit environ 100 $ pour deux personnes.

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La grotte Marie-Jeanne

Le paysage montagneux d’Haïti renferme quantité de trésors tels que la grotte Marie-Jeanne. S’il peut paraître téméraire de s’aventurer dans une excavation en Haïti, un pays qui a connu son lot de catastrophes naturelles, le guide assure que le risque n’est pas plus grand qu’ailleurs sur l’île, pourvu qu’en cas de séisme, l’épicentre soit à plus de 10 kilomètres de la grotte.

Contrairement aux attentes, pour accéder à la grotte il faut d’abord gravir un sentier pour se rendre au sommet de la montagne qui surplombe Port-à-Piment.

Pour agrémenter cette montée, c’est avec enthousiasme que le guide passionné raconte l’histoire de la grotte et de la localité. La légende veut que la grotte Marie-Jeanne ait été nommée ainsi en mémoire de Marie-Jeanne Lamartinière, une personnalité associée à la Révolution haïtienne qui aurait d’ailleurs élu domicile dans cette cavité terrestre au début du XIXe siècle.

S’étendant sur plus de quatre kilomètres et couvrant trois niveaux, la grotte abrite de nombreuses merveilles qui ne demandent qu’à être découvertes, notamment un jardin intérieur et une chambre nommée la cathédrale de Marie-Jeanne.

Encore en développement en termes d’infrastructures, mais prêt à accueillir les visiteurs, il suffit de débourser 100 gourdes par personne (2,50 $) pour une visite guidée de plus d’une heure.

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