Jusqu’au 13 novembre, à la Galerie de l’Alliance française de Toronto, la compagnie Opéra Atelier propose une rétrospective en photos des œuvres baroques françaises qu’elle a produites. L’occasion de célébrer les 20 ans d’Opéra Atelier et de découvrir un aperçu de l’opéra Armide qui ouvrira cette saison anniversaire, le 5 novembre pro-chain au Elgin Theatre.
Il faut environ deux ans pour monter le décor d’un grand opéra comme celui de Jean-Baptiste Lully: Armide. «Une première année pendant laquelle nous discutons et donnons libre cours à nos idées», explique le scénographe d’Opéra Atelier, Gerard Gauci. «Pour qu’ensuite, je commence à dessiner les premières ébauches affinant de plus en plus tous les détails. Environ six mois avant la première, les éléments du décor commencent à prendre forme et à être installés sur la scène.»
Le travail de la scène
Les contraintes techniques, les demandes précises des metteurs en scène, les recherches à entreprendre pour que les décors correspondent à la période décrite par la pièce, le scénographe doit prendre en compte tous ces éléments dans son travail. Il les intègre et en couche la synthèse sur papier. Cela peut, par exemple, prendre la forme d’une fontaine qui doit disposer d’une marche afin que les artistes s’y assoient.
Toutes ces étapes du travail, vous les comprendrez en visitant la rétrospective présentée à la Galerie de l’Alliance française. Le travail du photographe Bruce Zinger et du scénographe Gerard Gauci y est exposé jusqu’au 13 novembre. «Armide par exemple, se déroule à l’époque des croisades en 1099 à la rencontre des mondes chrétiens et musulmans. Je me suis inspiré de miniatures et de manuscrits perses», confie Gerard Gauci. «Chaque scène s’ouvrira par une page du manuscrit encadrée de petits décors et les surtitres se présenteront de la même façon.»
Les débuts d’Opéra Atelier
Illustrateur et peintre, le scénographe permanent d’Opéra Atelier s’intéressait déjà beaucoup au monde de la scène avant même d’en faire partie. Marshall Pynkoski et Jeanette Zingg, les fondateurs de la compagnie étudiaient, pendant ce temps, toute la période baroque. Ils trouvaient des enregistrements de ces opéras, mais personne ne les produisait, invoquant que le public n’en voulait pas.