Si l’avant-première de la pièce Grace et Gloria présentée au Théâtre français le 21 mars dernier est un présage du reste des représentations, le public torontois n’a qu’à bien se tenir: le risque d’être séduit par Viola Léger et Danielle Grégoire est très élevé.
En effet, au terme de cette avant-première, c’est une ovation debout que les spectateurs réunis ont offert aux deux comédiennes. Rien de surprenant à cela quand on sait que partout où elle passe, cette pièce connaît un succès phénoménal.
Grace et Gloria fait partie de ces rares pièces qui savent rallier à la cause théâtrale, les plus récalcitrants des spectateurs. Le thème de la pièce n’est pourtant pas, à la base, des plus joyeux: Grace une vieille dame esseulée et un peu malcommode veut mourir chez elle. Afin de l’aider à finir ses jours le plus paisiblement possible, l’hôpital lui envoie une bénévole, Gloria, une femme de tête, dont le cœur a été maltraité ces derniers temps.
Ce qui pourrait être un texte lourd et moribond devient pourtant, grâce à la plume de l’auteur Tom Ziegler, une célébration de la vie. La pièce, traduite par Michel Tremblay, est désarmante de justesse et rend hommage avec humour et respect aux vies des deux protagonistes.
«C’est une pièce qui parle de la vraie vie», expliquait récemment en entrevue Viola Léger, l’interprète de Grace. Difficile pour les spectateurs de résister à cette vraie vie qui se déroule sur scène avec son lot de petits bonheurs et de drames, de chavirements et de questionnements.