Des histoires vont-elles mieux aux filles qu’aux garçons? Comment est-ce qu’on écrit pour un garçon ou pour une fille? Est-ce qu’un garçon achèterait un livre avec une couverture rose? Le genre du héros est-il important pour créer une «bonne histoire»?
C’est pour répondre à de telles questions que Mireille Messier et Andrée Poulin, deux de nos auteures jeunesse, se sont réunies lors d’un débat à l’Alliance française jeudi dernier, encadré par Corinne Denoyelle, professeur d’études françaises à l’Université de Toronto.
Héros ou héroïne?
«Luca, c’est le personnage qui rejoint le plus mon lectorat chez les petits garçons. Et pourtant, je n’aurai pas le cœur de leur dire, Luca, au début, c’était une fille!»
C’est avec humour et recul que Mireille Messier, auteure de Luca, pirate-chevalier-archéologue-joueur de hockey et d’une douzaine de romans et d’albums destinés aux jeunes lecteurs, a fait part de son expérience. Au moment d’écrire ses histoires, celle-ci a donc tendance à imaginer des filles.
«J’ai tendance à écrire pour les filles. C’est mon automatisme, j’imagine directement une fille, probablement parce que j’ai moi-même des filles, et parce que je suis une fille. Donc évidemment, ce sont des choses qui me font plus vibrer, que je comprends, que je vis», explique-t-elle.