Festival Montréal en lumière: un succès étincelant

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Publié 04/03/2008 par Charles-Antoine Rouyer

L’hiver a rentré ses griffes l’espace d’un soir pour la 5e Nuit blanche de Montréal, le samedi 1er mars, avec une température relativement clémente pour la saison et une forte participation. Cette nuit de décadence artistique clôturait la 9e édition du Festival Montréal en lumière (FML).

Le Festival Montréal en lumière a vocation de dynamiser le plus creux de l’hiver, autant en termes de moral des troupes que d’affluence touristique. Cette fête de l’hiver se décline en trois volets: les arts de la lumière autour de grandes fêtes de rue, en plein air; les arts de la scène; les arts de la table.

Le Festival Montréal en lumière reprend le format traditionnel des autres grands festivals montréalais, s’étalant sur dix jours entre deux fins de semaine. La Nuit blanche est ensuite venue se calquer le second samedi, à la fin du festival.

Les chiffres de la participation cette année n’étaient pas encore disponibles à l’heure de mettre sous presse. Le FML avait attiré près de 750 000 personnes l’an dernier, dont 175 000 lors de la Nuit blanche. Les organisateurs se montrent toutefois très optimistes pour cette année, au regard de la hausse de 70% de la billetterie des spectacles culturels et d’un taux de remplissage des restaurants de 80%.

La ville de Toronto était d’ailleurs la grande ville vedette invitée du volet arts culinaires cette année. Force est de constater que les Montréalais ont dû se rendre à l’évidence et passer outre les stéréotypes et autres rivalités quasi-ancestrales.

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Les critiques ont ainsi été particulièrement élogieuses pour le contingent de chefs venus de la capitale ontarienne. «Bravo les voisins» titrait même le quotidien La Presse, qualifiant de «très grand moment» le repas du président d’honneur torontois, le chef Susur Lee. Le Chili était pour sa part le pays invité cette année. Pour marquer le 10e anniversaire du FML l’an prochain, Paris sera l’invitée vedette des arts de la table.

Du côté des arts de la scène, on retiendra une série de spectacles de Michel Fugain qui marque le début d’une tournée au Québec. Jane Birkin s’est également produite à Montréal, avant son passage à Toronto. La soprano Julia Migenes a interprété un répertoire varié, de Brel à Dion, de Gershwin à Leornard Cohen, accompagnée simplement d’un piano. À souligner également un spectacle de danse, rassemblant des danseuses de 10 à 70 ans, sous la houlette de l’infatigable Margie Gillis.

Toujours au chapitre culturel, Montréal accueillait un grand spectacle de cirque asiatique, «Flash» du New Circus Asia, rassemblant des artistes du Vietnam, du Japon, de Taiwan, de la République populaire de Chine.

Ce festival de l’hiver demeure toutefois celui de la lumière, comme son nom l’indique. Le volet Arts de la lumière est l’occasion de grandes manifestations publiques, dans une atmosphère toujours bon enfant, qui illuminent la noirceur de l’hiver de feux d’artifices et autres décorations lumineuses.

Le site du Festival est particulièrement séduisant. Il s’étale aux abords du Vieux Montréal, sur les quais du Vieux Port, superbement mis en valeur par le plan lumière, qui enveloppe d’un ravissant écrin coloré les nombreux édifices historiques.

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Cette 9e édition du FML marque la troisième année que le FML a délaissé le site d’origine de la Place des Arts, où se déroulent ses deux «grands frères», le Festival de Jazz et les Francofolies.

L’avant-poste du site se dresse au cœur de l’intime place Jacques Cartier, avec une longue glissade qui exploite avantageusement le dénivelé de la place. Petits et grands peuvent ainsi débouler à toute allure sur deux pistes de glace, allongés sur des luges en plastique bleu. Des portiques d’éclairage baignent la piste de douces lueurs roses, vertes, jaunes.

Plus bas, deux rangées de braseros permettent de se réchauffer et de griller des guimauves sur la flamme. Des kiosques de produits de l’érable proposent de se «sucrer le bec», avec la traditionnelle tire, soit enrouler sur un bâtonnet de bois du sirop d’érable versé chaud sur de la neige et qui se solidifie à la faveur du froid.

Le cœur du site du FML s’étale ensuite au-delà des quais du Vieux Port. La vaste esplanade ponctuée de bornes lumineuses aux mêmes tons doux, jaunes, roses, verts en alternance, propose diverses attractions: une grande scène de spectacles en plein air; un petit kiosque de dégustation du cidre de glace; une grande bulle de plastique (chauffée!) qui abrite une boîte de nuit techno; une second bulle plus petite accueillant le bar d’hiver; deux patinoires en plein air.

La migration du site depuis la Place des Arts vers le Vieux Port s’avère particulièrement réussie. Grâce à la diversité d’activités que le nouveau site permet. Pour l’ampleur de l’espace qui permet davantage d’activités de plein air. Par dessus tout, pour la vue imprenable sur la façade historique des quais du Vieux Montréal subtilement illuminée par le plan lumière.

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Ainsi, la toile de fond de ces activités des Arts de la lumière n’est autre que… de la lumière, avec notamment le superbe marché Bonsecours, long édifice de pierre de trois étages s’étirant de part et d’autre de sa douce et sensuelle coupole centrale.

La Nuit blanche de Montréal battait son plein sur le site du Vieux Port et ancrait l’une des trois zones d’activités, desservies par des navettes gratuites: le Vieux Montréal, le Quartier des spectacles (autour de la place des Arts et du centre-ville) et l’incontournable Plateau.

Ces trois quartiers ont accueilli 123 activités différentes, dont pêle-mêle: autour de la Place des Arts, au Musée d’art contemporain l’exposition de Yannick Pouliot qui transforme étrangement du mobilier classique, sur fond de musique techno distillée par un DJ; la grande salle du cossu et habituellement raffiné Théâtre Maisonneuve accueillant des projections de films courts-métrages complètement loufoques extrait du festival montréalais Fantasia; dans le Vieux Montréal des concerts de musique Gospel dans la Chapelle Notre-Dame-du-bon-secours.

Le budget du Festival Montréal en lumière 2008 s’est élevé à 6 millions de dollars, dont 30% de subventions gouvernementales. L’an dernier, le public provenait seulement de 17% de l’extérieur de Montréal, dont 20% de l’Ontario, 19 % des États-Unis et 10% de l’Europe.

Festival Montréal en lumière: www.montrealenlumiere.com ou 1-888-477-9955.

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Charles-Antoine Rouyer était l’invité du Festival Montréal en lumière et de Tourisme Québec. Pour davantage de photos et vidéos du FML, consultez http://carouyer.net

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