Festival Mariposa: 50 ans de musique folk

Un état d’esprit légendaire

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Publié 12/07/2011 par Annik Chalifour

La galerie d’art du marché St-Laurent, en collaboration avec l’Université York, propose une exposition de photographies d’archives, d’anciens programmes et d’affiches des années 1960 à nos jours du Mariposa Folk Festival qui a célébré cette année son 50e anniversaire à Orillia.

Décrit comme un «état d’esprit quelque part entre le backwoods fiddling et BB King», le festival Mariposa a accueilli nombre d’artistes reconnus dont Joni Mitchell, Gordon Lightfoot, Bob Dylan et favorisé le développement de la relève folk et de la musique autochtone.

L’exposition est présentée jusqu’au 15 octobre, au 2e étage du marché St-Laurent, dans la salle de l’ancien Hôtel de Ville de Toronto (1845-1899) qui abrite la galerie d’art du marché depuis 1979.

Les anciens documents illustrent l’histoire des cinq décennies du Mariposa Festival, considéré comme l’un des plus connus et plus anciens festivals de musique au pays.

Les photos en vedette, provenant des archives de la Fondation Mariposa, ont été transmises à l’Université York en 2007. La visite permet de retracer les origines du festival depuis sa fondation à Orillia, en août 1961.

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Un voyage visuel qui met l’accent sur le récit tumultueux des changements de sites du festival au cours de 50 années, incluant le mouvement hippie et le renouveau folk des années 1960, mais qui souligne aussi sa ténacité remarquable à vouloir rester pertinent jusqu’à aujourd’hui.

L’édition 2011

Mariposa 2011 s’est déroulé cette fin de semaine (8-9-10 juillet) au parc Tudhope à Orillia, sous la direction de la Fondation du Festival Mariposa, créé en 1977.

L’étonnante programmation incluait, entre autres, l’auteure-compositrice américaine Emmylou Harris qui vient de sortir un nouvel album: Hard Bargain, Peter Yarrow, co-auteur de Puff the Mafic Dragon, John McDermott, chanteur d’origine écossaise, connu depuis son interprétation de Danny Boy(1992), Jaron Freeman Fox, violoniste funky de la Colombie-Britannique, le Torontois David Celia, chanteur country et l’interprète et écrivaine Marie-Lynn Hammond native de Montréal qui vit à Toronto.

Bien que la musique reste au cœur de cet événement artistique, d’autres facettes de la culture populaire comme la danse, l’artisanat et les contes traditionnels y étaient mis en évidence.

Folk canadien, américain, britannique, autochtone

Mariposa est le nom de la petite ville décrit par l’auteur Stephen Leacock dans Sunshine Sketches of a Little Town où l’on reconnaît bien Orillia; la première édition du festival s’est tenue en plein air les 18 et 19 août 1961 au parc Oval.

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Durant ses 10 premières années, l’événement présenta une variété de musiciens folk canadiens, américains et britanniques et des ateliers où pouvait participer le public durant la journée, plus des concerts en soirée.

En 1968, avec le déménagement du festival à Centre Island, à Toronto, on réserva un site pour des expositions d’artisans. Une section consacrée aux communautés autochtones et leurs artistes traditionnels et contemporains y connut un franc succès durant une dizaine d’années.

1970: Joni Mitchell

Suite aux désordres lors de concerts donnés en soirée par Joni Mitchell, James Taylor et autres artistes durant le festival de 1970, Mariposa se transforma l’année suivante, délaissant les concerts principaux en faveur de six scènes où se déroulaient simultanément des activités de jour jusqu’en soirée.

Tout au long des années 1970, Mariposa offrit un mélange informel d’ateliers et de concerts. La plupart du temps, les ateliers réunissaient des artistes de divers milieux pour faire la démonstration de techniques instrumentales, explorer différentes musiques traditionnelles régionales et échanger des chansons sur divers thèmes.

En 1979, on put y voir 55 numéros lors de 160 représentations données par des artistes seuls ou en groupes. Parmi ceux-ci, on retrouvait des joueurs de cornemuse, de la musique cajun et des chansons des années 1950.

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1980-1990: rap, gospel et world beat

Le festival cessa d’avoir lieu en 1980, au moment où la Fondation Mariposa étendait ses activités annuelles en offrant des concerts à Harbourfront et quelques années plus tard dans divers clubs de Toronto. Des artistes folk performent toujours au Tranzac jusqu’à aujourd’hui.

L’événement revit le jour sous le nom de Les Canadiens/The Canadians au quai Bathurst de Harbourfront en 1982 et reprit de façon annuelle en 1984 au parc Molson, près de Barrie.

Une succession de désignations reflétant le changement graduel d’orientation de la programmation du festival a marqué les années 1980-1990: Mariposa Folk Festival (1984-86), Mariposa: The Festival (1987), Mariposa ‹88 et Mariposa ‹89, ‹90, et The Festival of Roots Music (1991) qui déménagea à Ontario Place.

Lors du Mariposa ’91, plus de 75 numéros se produisirent dont 135 ateliers; le programme comportait du rap, rock, country, gospel et du world beat, en plus de la musique folk traditionnelle et contemporaine.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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