L’édition 2009 du Festival international de jazz de Montréal marquait, comme nous le disions il y a quelques semaines, le 30e anniversaire d’un rendez-vous reconnu à juste titre comme le plus important pour les jazzophiles du monde entier. Puisque je n’y ai passé que trois jours, il me serait difficile de vous en livrer un compte rendu exhaustif, alors je me contenterai de quelques moments captés au vol, à la manière d’une impro jazzistique…
L’essentiel des activités ayant lieu dans un quadrilatère d’environ un kilomètre carré (autour de la Place des Arts), il était aisé pour le FIJM d’instaurer un certain sentiment d’unité. L’ennui, c’est que cette année, le périmètre en question se trouvait éventré par de vastes chantiers de construction, ce qui le rendait tantôt poussiéreux (par beau temps), tantôt boueux (par temps pluvieux). La bonne nouvelle, c’est que le même site deviendra dès l’année prochaine la Place des Festivals, un lieu polyvalent et convivial, ancré en plein cœur de la vie culturelle montréalaise.
Le soir de mon arrivée, alors que je cherchais encore mes repères géographiques, je suis tombé sur la performance d’un crooner aux allures de Kojak, un type du nom de Colin Hunter, qui arpentait avec une belle assurance la grande scène Alcan Rio Tinto. Entouré d’un quatuor ancré par deux Torontois, le pianiste Joe Sealy et le contrebassiste Paul Novotny, notre lounge lizard reprenait quelques grandes pages de Sinatra, en singeant jusqu’au moindre ad lib Come Fly With Me et autre I’ve Got You Under My Skin.
Bref, le genre de show à l’anachronisme sympa, mais qu’on eût mieux apprécié dans son environnement naturel, qu’il s’agisse d’une croisière antillaise ou d’un casino de Vegas.
Si je ne me suis pas éternisé auprès de ces vieux classiques, c’est parce que j’avais rendez-vous avec une jolie blonde, en l’occurrence Melody Gardot, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Avec l’abondance de jazzmen plus costauds dans la programmation de cette 30e édition du FIJM, je m’en voulais un peu d’avoir retenu ce show résolument «grand public», mais la Gardot, malgré un retard de trente minutes (ce qui augure bien pour son statut de future diva…), n’a pas tardé à mettre le public dans sa poche.