Il y a 100 ans, les Canadiennes obtenaient le droit de vote aux élections fédérales. Au sortir de la Première Guerre mondiale, cet événement et le mouvement derrière lui marquent un tournant pour la place des femmes dans la société, même si cette victoire est empreinte de manipulation politique et d’exclusion.
Si les premières femmes à obtenir le droit de vote au Canada sont les propriétaires (comme chez les hommes) à partir de 1900, c’est le 24 mai 1918 que le Canada adopte la Loi ayant pour objet de conférer le droit de suffrage aux femmes qui donne à toutes les Canadiennes «qui sont sujettes britanniques, qui sont âgées de 21 ans et qui possèdent les qualités qui donneraient à une personne du sexe masculin le droit de voter » le droit de vote aux élections fédérales.
Pétitions et défilés
Le mouvement suffragiste émerge dans les années 1890 au Canada. Il rassemble surtout des femmes instruites appartenant aux classes moyennes et supérieures: étudiantes, diplômées, infirmières, docteures, journalistes, enseignantes… «Ça commence avec le Canada anglais», précise Xavier Gélinas, conservateur pour le Musée canadien de l’histoire.
Les suffragettes, ou suffragistes, rédigent alors des articles, signent des pétitions, lancent des journaux, organisent des défilés. Leur objectif: obtenir le cens électoral, ou droit de vote.
Et l’éducation, et la sécurité…
Mais pas seulement: «Beaucoup ne se battaient pas pour le droit de vote, mais pour que l’éducation soit plus accessible aux femmes, ou pour la reconnaissance de la dignité féminine en dehors du foyer», ajoute l’historien.