La confirmation qu’il n’existe aucun lien entre un virus et le syndrome de fatigue chronique n’a pas fait grand bruit. Elle met pourtant fin à une controverse de six ans qui a suscité beaucoup de faux espoirs.
C’est en mars 2006 que des scientifiques avaient pour la première fois identifié ce rétrovirus, XMRV, chez des patients souffrant de cancer de la prostate et c’est en 2009 que d’autres chercheurs, dans Science, l’avaient officiellement lié au syndrome de fatigue chronique. Mais depuis, les échecs répétés pour reproduire ce lien avaient fait croître le scepticisme.
En 2011, Science avait même suggéré aux auteurs de la recherche initiale, dirigée par Judy Mikovits, de se rétracter, ce qu’ils avaient refusé. En décembre dernier, Science prenait elle-même l’initiative de retirer l’étude de ses archives, un geste inhabituel.
Il aura fallu une étude de 2,3 millions $, financée par les NIH — le plus gros organisme subventionnaire de la recherche médicale aux États-Unis — impliquant trois laboratoires distincts, dont les deux qui avaient fait la « découverte » initiale, pour mettre le dernier clou dans le cercueil de cette théorie.